Général Bahuma : le parcours d’un combattant

(Forum des As)

La nation congolaise a été émue par la nouvelle de la mort soudaine du Général Jean-Lucien Bahuma Ambamba, nouvelle rendue publique le samedi 30 août 2014. Selon la source officielle, l’illustre disparu est décédé à Pretoria en Afrique du Sud, emporté par un accident cardiovasculaire. Dans la psychologie de plusieurs en RDC, la nouvelle de cette mort a produit l’effet d’une commotion cérébrale. Et dans la presse locale, c’est, le sujet à la une.
QUI ETAIT LE GENERAL BAHUMA

De la bouche de beaucoup de Congolais, le Général Bahuma Ambamba étant donné son patriotisme, son sérieux et son engagement total pour la cause de son pays, a eu à jouer un rôle énorme dans la victoire des Fardc contre les rebelles et miliciens au Nord-Kivu. L’opinion rappelle pour son compte que l’opération  » Pomme verte  » a été placée sous son commandement après la mort du Colonel Mamadou Ndala. Et nul n’ignore que c’est suite à cette opération que le mouvement politico-militaire, le M23, a subi la déconfiture en novembre 2013.
Pour bien des observateurs, le Général Bahuma dirigeait avec efficacité et doigté l’opération  » Sukola  » quand la mort l’a arraché à l’affection des Congolais. L’on rappellera à l’opinion que cette dernière opération a été mise en place pour la traque des milices et rebelles étrangers en RDC après l’issue heureuse de l’opération  » Pomme verte « . Nombreux sont ceux qui s’accordent à dire que Bahuma fut une fierté pour une RDC en proie aux milices et aux groupes rebelles étrangers. Aux yeux de ceux qui ont eu à l’observer à Goma, Bahuma était de la rare espèce de braves commandants qui, dirigeant les opérations militaires, ont l’habitude de se placer à l’avant-poste sur les lignes de front et qui savent allier rigueur et humour.
A Beni, le peuple l’a découvert comme un militaire modèle, prêt à sacrifier sa vie pour libérer la population. Se prononçant par le biais d’un communiqué officiel rendu public le dimanche 31 août 2014, la société civile de Béni, entre autres déclarations, a affirmé que le Général faisait la fierté des Fardc et était considéré comme le libérateur de la population du territoire de Beni des exactions des rebelles ougandais de l’ADF-Nalu.
Sa biographie révèle qu’il était Topoké du village Tolaw dans la collectivité de Liutua du territoire d’Isangi dans le district de la Tshopo dans la Province Orientale. Quant à sa formation, l’on doit retenir qu’il était de la 10ème promotion de l’Ecole des officiers EFO Kananga et un ancien de la DSP du défunt Mobutu. Après avoir aidé le Président Sassou Nguesso à supplanter Pascal Lissouba à Brazza-ville en 1997, il a servi sous le MLC de Jean-Pierre Bemba avant d’intégrer les Fardc avec la bénédiction du brassage après le dialogue inter-congolais.
SON PARCOURS

Feu le général, a évolué dans un premier temps dans le bataillon de la DSP, Brigade spéciale présidentielle dans les Faz, dévoile une source sûre. Ensuite, il a servi en tant que garde du corps rapproché du défunt président Mobutu. En dehors des acquis de Saint-Cyr, Bahuma suivra un stage de formation à l’école de renseignement militaire de l’armée égyptienne d’Alexandrie. Au sein de la DSP, tour à tour il a été officier de renseignement et adjoint du disparu colonel Ngoy Meta, alors commandant du centre d’instructions de Kibomango. Il fut du nombre des officiers ex-Faz qui ont créé le centre d’instruction de Pambua situé à Gbadolite dans la province de l’Equateur qui a eu à former les dernières promotions de la DSP.
Le Général fut un ex-Faz qui a eu à passer par la rébellion de Jean-Pierre Bemba après le régime Mobutu. Il a été nommé en juillet 2012 commandant de la 8ème région militaire en remplacement du Général Mayala. Par la suite, il a été affecté à la deuxième région militaire dans la province du Bas-Congo. Il a passé du temps en tant que commandant de la cinquième région militaire au Kasaï-oriental avant d’aller à son affectation ultime dans le Nord-Kivu.
LA POLEMIQUE

Elle émane de la fraction de l’opinion nationale qui estime que cette mort est énigmatique et intrigante, évoquant ce qu’elle a appelé une curieuse coïncidence avec la mort du colonel Mamadou Ndala, du général Mbunza Mabe et du commandant Ngandu Kisase qui tous ont été des défenseurs acharnés de l’intérêt national et de l’intégrité du pays. Cette opinion parle même de mort survenue dans des circonstances dramatiques évitant d’utiliser l’adjectif mystérieux. En outre, cette opinion a stigmatisé la mort de tous ces héros loin de champs de bataille.
Sous cette rubrique, l’on rangerait aussi la marche des épouses des militaires de Goma du dimanche 31août après l’annonce de la mort du regretté général Bahuma. Parties du camp militaire Katindo, elles y ont été ramenées par la police militaire déployée pour cet effet.
Cependant, il n’y a pas lieu d’alimenter une polémique sur cette mort dont la cause est connue et a été rendue publique. Le général est décédé par suite d’un AVC, qui est un accident cardio-vasculaire. Ceux qui polémiquent là-dessus politisent donc à dessein sur cette mort pour en tirer des dividendes politiques éhontés et malhonnêtes. La mort, certes, ne choisit pas qui frapper. Et un militaire, qui qu’il soit finit comme tout humain par connaître la mort. Il peut mourir soit au front soit comme n’importe quel autre humain. Le fait d’être vaillant militaire n’immunise donc pas personne sur cette terre des humains. Le lien que certains établissent avec la mort d’autres vaillants militaires congolais n’étant qu’un fil tissé par la magie des a priori dans une RDC sous le collimateur des pays du graben africain qui rivalisent d’ardeur pour piller voire émietter la RDC.
A l’analyse des nationalistes, Jean-Lucien Bahuma Ambamba ne pouvait qu’être la cible de ceux qui cherchent à mettre à genoux la RDC en le privant d’une bonne défense au cas où il n’est pas décédé d’une mort naturelle. Les Néocolonialistes seraient donc en train d’échouer sur les autres fronts et ont choisi d’attaquer la RDC sur le flanc sécuritaire en le privant d’un de ses plus braves guerriers. Pour eux, une RDC sans officiers forts, est une forteresse facilement prenable. Et si les milices et autres forces négatives s’y établissent, les parties investies de la RDC peuvent facilement dépendre d’autres autorités et donc effritées comme les souhaitent ceux qui ne jurent que par la partition de la RDC au nom du néocolonialisme obstiné des conspirateurs mercantilistes.
HOMMAGE AU DEFUNT

La RDC te pleurera encore longtemps tant sa plaie que tu étais en train de cicatriser ne l’est pas encore complètement. Tes qualités de vaillant combattant et tes autres qualités humaines auront été d’un grand prix pour toute la RDC. Le peuple de Beni te pleure et te pleurera encore longtemps car elle a directement bénéficié des fruits de tes qualités. En effet, les ADF-Nalu ont été sérieusement diminués sous tes actions. Oui, après la mort de ce vaillant guerrier, le peuple est appelé au calme pour ne pas prêter l’oreille à n’importe quelle interprétation de cette mort car s’il est supposé qu’il est mort sous l’effet de la main ennemie, les instigateurs de cette mort ont réussi deux coups d’un seul coup. Que la mort de Bahuma ne divise donc pas le peuple congolais ni ne le porte à mordre à l’hameçon des ennemis. Certes, le pouvoir qui a nommé l’illustre disparu à ce poste souffre plus que quiconque car il est privé là d’un élément qui a fait sa fierté et qui a contribué au succès de son action à la tête du pays.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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