(Radio Okapi)
Dans un rapport publié mercredi 15 octobre, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) indique avoir recensé 9 exécutions sommaires et 32 disparitions forcées au cours de l’opération « Likofi » (Coup de poing, en lingala) menée par la police entre le 15 novembre 2013 et le 15 février 2014 contre les bandits à Kinshasa. Selon le BCNUDH, ces exécutions sommaires et disparitions forcées ont été commises par des agents de la police nationale congolaise.
« Les enquêtes menées par notre bureau ont permis de confirmer des exécutions sommaires à l’encontre d’au moins neuf hommes, dont un mineur dans plusieurs communes de la ville de Kinshasa, à savoir Bumbu, Selembao, Limete, Ngiri-Ngiri, Ngaliema, Linwala et Kalamu. L’âge des victimes serait compris entre 17 et 30 ans », a déclaré Scott Campbell, directeur du bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’homme, au cours de la conférence de presse des Nations unies à Kinshasa.
Il a précisé que les exécutions sommaires ont été commises par arme à feu.
Scott Campbell a également fait état de 32 victimes de disparitions forcées, dont trois mineurs.
Le BCNUDH estime que le nombre total de victimes pourrait être beaucoup plus élevé, reconnaissant avoir été informé de nombreuses allégations de violations des droits de l’homme qu’il a pas été en mesure de confirmer.
« Les Nations unies ont exprimé publiquement leurs préoccupations concernant ces graves allégations de violations des droits de l’homme et ont partagé les informations à leur disposition avec les autorités congolaises », indique le rapport du bureau des droits de l’homme.
Le BCNUDH invite les autorités congolaises à mener des enquêtes « promptes, crédibles et impartiales sur les violations des droits de l’homme commises dans le cadre de l’opération Likofi » et de « traduire en justice tous les auteurs présumés de ces violations, quel que soit leur rang ».
Pendant la conduite de l’opération Likofi, plusieurs témoignages ont fait état d’exécutions sommaires. Mais la police a toujours nié les exécutions sommaires perpétrées dans le cadre de cette opération. Certains responsables de la police ont cependant reconnu quelques « dérapages ».