Traque contre les Fdlr : L’option militaire désormais sur la table du Gouvernement

(Groupe l’Avenir)

Ce désarmement forcé de ces rebelles rwandais, a précisé Lambert Mende, lors d’un point de presse tenu le vendredi dernier, se fera en synergie avec la Brigade internationale de la Monusco. « L’impatience de voir cette opération de stabilisation de la Rdc que l’on perçoit chez nombre de nos partenaires est partagée par les Congolais et leurs dirigeants, car la proportion de 25% seulement des combattants des Forces démocratique pour la libération du Rwanda qui ont déposé les armes pour rejoindre les centres de transit n’est pas du tout satisfaisant pour le Gouvernement », a-t-il déclaré, avant de souligner que cette opération forcée est donc, la seule option en ce moment.
A cet effet, le ministre L. Mende a éclairé la lanterne de l’opinion sur la tenue de la réunion le 15 janvier prochain, qui va réunir des chefs d’Etat de la Sadc pour statuer sur cette problématique. Pour lui, il n’y a pas de contradiction entre la tenue de cette rencontre qui va donner tout le contour de la procédure à suivre dans ce désarmement forcé et l’opération de désarmement elle-même. Lambert Mende a jugé ici, normale que les commandants suprêmes des forces qui seront sur le terrain de se retrouver afin d’approuver les directives à prendre. L’équivoque est levée, et selon les dernières nouvelles en provenance de régions encore sous occupations de ces rebelles réticents, c’est la débandade.
Se voulant plus explicite sur cette question, le porte-parole du Gouvernement a souligné que ce n’est pas pour des pressions extérieures que la Rdc mènera cette opération de désarmement. Il en va, dit-il, à l’heure actuelle des intérêts nationaux de la Rdc de mettre fin sans atermoiements supplémentaires à toute présence, en Rdc, sous quelque forme que ce soit, des combattants Fdlr qui sont devenus plus une menace pour la paix en Rdc que dans leur pays d’origine. « C’est le lieu de rappeler que ces fameux Fdlr ne sont pas une armée classique. Il s’agit de combattants sans signes distinctifs qui se dissimulent lâchement derrière un bouclier humain composé de nos compatriotes et d’autres réfugiés civils rwandais. Il est donc du devoir du Président de la République, commandant suprême des Fardc et de son Gouvernement d’adapter toute la stratégie à cette réalité du terrain », a-t-il affirmé, visiblement déterminé.
Charlie Hebdo, Lambert Mende plaide pour la sécurisation des journalistes
Evoquant dans une des lignes de son intervention les tueries de France et qui ont touché le journal satirique Charlie Hebdo, le ministre congolais des Médias et porte-parole du Gouvernement a plaidé pour une coalition mondiale contre toute forme de terrorisme, avant de s’étendre sur la problématique de la sécurité de la profession du journalisme. Il faisait allusion aux tristes incidents survenus au journal satirique français « Charlie Hebdo », qui a causé la mort de douze personnes.
« Je pense que le terrorisme est une maladie hautement contagieuse. Il faut une coalition mondiale pour éradiquer le terrorisme. Il faut se donner la main. Personne ne pouvait imaginer que cela arriverait en plein Paris. Le terrorisme ne peut pas être couvert… Dès lors qu’il y a violence, il faut une coalition, il faut condamner cela… C’est comme cela qu’on va sécuriser le pays et la profession… », a lancé le ministre, visiblement inquiet.
De fortes blâmes aux casques bleus acheteurs et vendeurs des tenues militaires des Fardc
« Les Fardc et la Monusco sont en voie de clôturer ce dossier…Il y a eu de fortes blâmes à l’endroit de nos partenaires de la Monusco…. Et nous avons pris acte de ce comportement qui n’est pas du tout acceptable de la part de nos partenaires », répondait ainsi le ministre congolais des Médias à la question de la presse sur cette affaire, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Car, l’on ne pouvait pas imaginer un seul instant que les casques bleus de la Monusco s’illustrent dans l’achat et la vente des tenues militaires des Fardc, l’armée qu’ils sont venus épauler dans la traque des forces négatives, et dans la restauration de l’autorité de l’Etat.
De l’avis de plusieurs, un tel comportement de la part de l’Onu méritait plus qu’une expulsion de ces forces, dont finalement les masques sont tombés, et les Congolais et toute la communauté internationale peuvent maintenant comprendre pour qui sert l’Onu en République démocratique du Congo.
Et donc, le Gouvernement devrait aller au de-là des blâmes. Car, en dépit du fait que l’Onu se soit discréditée pour ce fait, on ne peut pas comprendre que la même Onu, instrument pour la paix au monde, patauge avec les rebelles ougandais, Adf, permettant à ces derniers de se faire passer pour des Fardc, pour tuer en série les pauvres et paisibles Congolais de Beni dans le Nord-Kivu.
Pas de harcèlement du docteur Denis Mukwege
Réagissant à ce que lui-même a qualifié de banal dossier, opposant la Direction générale des Impôts (DGI) à l’hôpital de Référence de Panzi, dirigé par le docteur Denis Mukwege, le porte-parole du Gouvernement a rétabli les choses dans leurs proportions en déclarant tout haut ce que tout le monde dit tout bas, dans le seul but de salir l’image de la Rdc.
Profitant de ce premier face-à-face avec la presse en ce début de 2015, Lambert Mende a commencé par révéler qu’à l’instar des structures médicales comme la Clinique Bondeko, Saint Joseph à Kinshasa ou l’hôpital Archidiocèse de Bukavu, œuvres de l’Eglise catholique et tant d’autres, l’hôpital de Panzi est une structure médicale créée, non par l’excellent docteur Denis Mukwege comme d’aucuns le croyaient, mais plutôt par la 8ème Communauté des Eglises de Pentecôte en Afrique (CEPAC), et qu’elle fonctionne en vertu d’une convention-cadre liant la 8ème communauté avec l’Etat congolais qui prend en charge les rémunérations des 2/3 du personnel de cet établissement en plus d’un apport en équipement ultra-moderne. Il est donc totalement faux, rétorque le ministre à ceux qui étaient pressés de se prononcer sur ce dossier avant toute vérification, que le Gouvernement congolais ne fait rien en faveur de la prise en charge des femmes et de toutes les personnes vulnérables de cette région qui y sont soignées.
De ce qui précède, il a affirmé que le médecin directeur, le Docteur Denis Mukwege fait partie des 2/3 du personnel de cet établissement dont les rémunérations sont prises en charge par l’Etat congolais. « Il est donc un salarié et non le fondateur-propriétaire dudit hôpital », précise le porte-parole du Gouvernement. Et en Rdc où est consacré le principe constitutionnel de l’égalité de tous devant les charges publiques, Lambert Mende interprétant la loi, indique que tous les revenus de personnes au titre de salaires sont assujettis à l’Impôt professionnel sur les rémunérations (Ipr). « Et le contribuable de cet Itp est bien le salarié et le salarié seul, mais c’est l’employeur qui en est redevable car astreint par la loi à en retenir le montant à la source. Si pour le personnel salarié par l’Etat, du Chef de l’Etat au fonctionnaire le plus modeste, la retenue est opérée par le ministère du Budget, il est prévu que l’Ipr sur les primes versées par un employeur à son personnel est retenu toujours à la source mais par ledit employeur qui est tenu de reverser les montants perçus au compte du Trésor, géré par la Dgi », a ajouté le ministre.
Cependant, concernant les subsides tout comme des dons financiers provenant de la charité nationale ou internationale, ils ne sont pas assujettis à l’Ipr et taxés à ce titre que lorsqu’ils sont affectés au paiement des salaires au personnel sous contrat ou des primes à toutes les catégories du personnel. En cas de défaillance, poursuit le ministre des Médias, il n’existe aucune autre action légale prévue que de contraindre l’employeur à s’acquitter. Et concernant l’Impôt professionnel sur les rémunérations, la loi congolaise ne prévoit pas de régime spécial d’exemption ou de dérogation. « Même le Chef de l’Etat est soumis », s’est-il étendu sur ce dossier, présenté noir sur blanc, avant de dire que la structure médicale de Panzi est réellement redevable à la Dgi et devra s’acquitter afin de continuer ses loyaux services rendus à la nation, et aussi pour préserver sa propre crédibilité, bien saluée à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Car si hier, elle payait cet impôt, il n’y a aucune raison qu’aujourd’hui le problème se pose. « Il n’y a ni harcèlement , ni discrimination à l’égard de l’hôpital de Panzi, encore moins de son médecin directeur, le Docteur Denis Mukwege et de deux tiers de ses collègues et collaborateurs qui payent eux-mêmes régulièrement leur Ipr par retenue au niveau du ministère du Budget », a rassuré le Gouvernement congolais.
Les non invités Katangais font jaser
Ç’a été dur et peut-être pas acceptable pour certains de ne pas supporter l’absence du Gouverneur et du président de l’Assemblée provinciale du Katanga lors de l’adresse du chef de l’Etat aux notables de ce coin. Alors que pour d’autres, l’important n’était pas de voir des têtes, mais plutôt la matière débattue à l’ordre du jour. Et donc, si ces absences ont fait jaser au point de créer et de continuer d’alimenter une polémique dans la sphère politique et précisément dans la famille politique de la Majorité, le Chef de l’Etat, qui comprend petit à petit qui est avec lui et qui n’est pas avec lui, était loin de ramener l’objet de sa mission à des personnes.
Ainsi, s’exprimant à cet effet, le ministre des Médias et de la Communication a loué le ton ferme et l’humour parfois caustique de la communication du Chef de l’Etat. Ceci n’a pas empêché, dit-il, le président de la République de rester résolument au-dessus de la mêlée en refusant le principe de s’embourber dans les polémiques stériles qui semblent être devenues une seconde nature chez certains acteurs nationaux et étrangers. « Tout au plus, a-t-il ramené à la surface quelques fondamentaux de l’Etat que d’aucuns ont tendance à bafouer allégrement ces derniers temps. Nous estimons que le chef de l’Etat a été bien inspiré de mettre en garde tous ceux, de plus en plus nombreux dans notre classe politique, qui ne rêvent que de plaies et de bosses et projettent étourdiment de nouveaux affrontements entre Congolais, oubliant un peu vite qu’ils pourraient en être eux-mêmes les premières victimes », a indiqué le ministre L.Mende, qui en répondant à une question de la presse, a interrogé l’assistance qui s’attardait sur l’absence de Moïse Katumbi et Kyungu Wa Kumuanza à cette rencontre des notables, si les deux personnalités ont été invités par l’organisateur de cette rencontre, qui n’est autre que le chef de l’Etat.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe