(Le Phare)
Visible à ses victimes justes avant les différents coups qu’il a commis, un voleur de voitures et des motos à qui l’on attribuait des vertus d’invisibilité, et qui a donné du fil à retordre aux services d’enquêtes de la police, pendant des années, le fameux « Merlin » n’est pas un fantôme, mais un malfrat fait de chair et de sang et détenteur d’une identité.
Malgré sa furtivité, mieux sa « volatilité », l’homme avait bel et bien une adresse connue où il résidait, des voisins qu’il côtoyait, ainsi qu’une famille qu’il affectionnait au quotidien dans la commune de Kasa-Vubu, ville de Kinshasa.
Le mystère de cet être humain aux caractéristiques étranges, a été levé dernièrement par les limiers du Groupement de recherches et d’investigations, l’unité antigang du Commissariat provincial de la police ville de Kinshasa. Selon une source qui a requis l’anonymat, aucune victime n’a pu retrouver des mois, voire des semestres plus tard, les traces du fameux voleur de véhicules.
Ses gris-gris enfin neutralisés dans des circonstances inouïes, les enquêteurs du GRI sont parvenus à l’identifier comme étant Bumba Wabena. Le fameux « Merlin » est domicilié sur avenue Kasa-Vubu n° 236, commune de Kasa-Vubu, à Kinshasa.
En dehors des anciens forfaits qu’il avait perpétrés des années antérieures, le 3 janvier 2015, l’homme qui sortait d’une longue période d’hibernation, la crise aidant, avait énormément besoin d’une moto pour refaire ses économies. « Merlin » va alors aborder un motocycliste habitant sur avenue Luapula n°87, commune de Kinshasa, qui faisait le taxi-moto dans les rues de Kinshasa. L’entretien tourne autour de la location de la deux roues. Le montant proposé par le délinquant a eu raison de diluer la méfiance du « wewa » qui pour saluer son accord, a accepté de partager un flacon de lait caillé frais.
Par ces temps de forte canicule, Kalubi Kalubi Jhon a consommé avec délectation ce sous-produit de lait. Et puis plus rien. Les témoins racontent qu’il a sombré dans l’inconscience. C’est en ce moment que « Merlin » a pris les clés de contact de la moto et disparu avec l’engin. Le motocycliste désintoxiqué pendant deux jours, a repris ses esprits sur le lit d’un dispensaire.
Maluku serait devenu la plaque tournante de vente des motos volées
Le malfaiteur s’est servi de cette moto jusqu’au jour où le Groupement de recherches et d’investigations a mis le grappin sur lui, au terme d’une longue traque qui a conduit les limiers jusqu’à Maluku qui, selon certaines informations non encore vérifiées, servirait de plaque tournante d’un grand trafic de motos volées au centre-ville.
Après s’être essayé en taxi-motoman, «Merlin» n’a récolté que des miettes qui n’ont pas satisfait sa rage de se faire beaucoup d’argent. Il lui fallait des sommes importantes ou des butins de valeur. Il abandonne ce métier à haut risques d’accident et rêve cette fois, d’une voiturette à faible consommation de carburant. Bumba Wabena a jeté son dévolu sur une Toyota IST.
Dans la nuit du 11 au 12 janvier 2015, « Merlin » approche le conducteur Kabengele Kabengele, mieux connu sous le sobriquet de Coco. Il conduit une IST de couleur noire, immatriculée 1489 AG 10, un engin qui plaît à Bumba Wabena.
La proposition de location de sa voiturette retient son attention et il donne son accord, après en avoir convenu des modalités. Dans la terrasse où a eu lieu la discussion, les barmen seront surpris de constater après plus d’une demi-heure de conversation, qu’un client avait disparu, laissant sur le lieu, un taximan en plein sommeil. Malgré les tentatives de réanimation, Kabengele Kabengele ronflait comme un moteur diesel de gros camion.
Acheminé dans un petit centre médical, il s’est remis debout qu’au terme de soins appropriés. Aussitôt une plainte déposer à l’état-major du Groupement de recherche et d’investigations, il s’est mis à attendre les résultats des enquêtes.
Pour son cas, dame chance a souri aux limiers qui sont parvenus à retrouver la voiturette noire avec ses plaques minéralogiques originales. Et c’est comme çà que les policiers sont tombés sur le malfaiteur que d’autres services recherchent encore activement.
Aujourd’hui, la suite de l’enquête est axée sur la reconstitution du palmarès de ce voleur « drogueur » des conducteurs des motos et des voiturettes. Au moins, les chauffeurs peuvent pousser un ouf de soulagement en apprenant que leur « bourreau » est mis hors d’état de nuire.