(La Prospérité)
L’Association congolaise pour l’accès à la justice, ACAJ en sigle, a tenu une conférence de presse hier jeudi, 19 février 2015, à l’Hôtel Cana, situé dans la municipalité de la Gombe. Plusieurs questions étaient abordées lors de cette rencontre avec la presse dont, entre autres, l’évolution de la situation politique et judiciaire du pays, la libération des prisonniers politiques, le calendrier électorale global, la tension qui se vit entre le gouvernement de la RDC et la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Congo, etc. S’agissant de la question relative à la traque des FDLR, Me Georges Kapiamba, Président de cette association n’est pas allé par le dos de la cuillère. Pour lui, le Président de la République et son gouvernement doivent dialoguer avec la Monusco pour la réussite de cette opération. ‘’L’ACAJ demande au Président de la République d’organiser un dialogue avec la Monusco pour neutraliser une fois pour toutes, les éléments des FDLR, et permettre à la population de l’Est de vivre dans la paix et vaquer calmement à ses occupations. Les FDLR ont fait plus de 20 ans en RDC’’, a-t-il plaidé avant de poursuivre que lutter contre l’impunité est l’obligation première de chaque Etat, et donc il est temps que le gouvernement et la Monusco trouvent un terrain d’entente pour mettre fin à cette situation’’. Très serein, le Président de l’ACAJ soutient l’hypothèse selon laquelle la RDC est certes un Etat souverain, mais lorsqu’il s’engage dans des organisations internationales, il y a lieu de comprendre qu’il y a aussi des engagements que l’on prend et qu’il faut sans nul doute respecter. S’agissant du point ayant trait à la libération des prisonniers politiques, Georges Kapiamba a signalé à la presse qu’ils ont écrit au Premier ministre, Augustin Matata. Cette lettre avait pour objet, ‘’plaider pour la libération des prisonniers politiques et l’indépendance de la justice’’. Dans la lettre, l’ACAJ a démontré que la réalisation des prochaines élections nécessitera l’implication de tous les acteurs étatiques et non étatiques. C’est donc dans cette optique qu’elle a analysé les préalables essentiels que le Gouvernement devra accomplir. Par ailleurs, outre les contraintes d’ordre financier et législatif que la CENI a indiquées, l’ACAJ a identifié aussi l’apaisement de la situation politique et l’effectivité de l’indépendance du pouvoir judiciaire. ‘’ Pour que les élections soient réellement démocratiques, il est nécessaire à ce que tous les congolais et congolaises, qui se trouvent actuellement privés de leur liberté de mouvement, pour des raisons politiques, réputées politiques ou contre lesquels des motifs de droit commun ont été invoqués comme prétexte pour les réduire au silence, recouvrent leur liberté dans les meilleurs délais. Il en est ainsi de ceux contre lesquels, il existe actuellement des procédures judiciaires, de ce genre, soient protégés. Car, comme les délégués aux concertations nationales l’avaient reconnu, le Gouvernement a la responsabilité d’apaiser la situation politique par la libération de tous les prisonniers politiques ou d’opinion’’, pense l’ACAJ.
Honnêteté intellectuelle, cette Association Congolaise pour l’Accès à la Justice a félicité le Chef du gouvernement ainsi que l’ensemble du gouvernement pour les efforts fournis et qui ont contribué à la publication du calendrier électoral global des élections locales, municipales, provinciales, législatives et présidentielle. Aussi, l’ACAJ souligne-t-elle que l’organisation effective de ces élections, dans les délais légaux, permettra aux congolais de jouir de leur droit fondamental à se choisir librement leurs dirigeants sur base de projets de société qui leur seront présentés d’une part ; et fera de la RDC l’un de pays modèle, en Afrique, en matière d’alternance politique et pacifique d’autre part. ‘’Les élections ne seront démocratiques que si les opposants qui sont en prison y participent ; et nous craignons que le Gouvernement soit accusé de les avoir subtilement évincés’’, a-t-il argué. Et de poursuivre que la bonne tenue des élections est tributaire de la mise en œuvre effective de l’indépendance des cours et tribunaux. Il y a lieu de souligner que l’ACAJ reste préoccupé par ce qu’elle qualifie de la répression politique qui s’accentue du jour au lendemain. Sans tergiverser, Me Georges en appelle au respect de la constitution, plus particulièrement en son article 151 qui stipule : ‘’ Le pouvoir exécutif ne peut donner d’injonction au juge dans l’exercice de sa juridiction, ni statuer sur les différends, ni entraver le cours de la justice, ni s’opposer à l’exécution d’une décision de justice. Le pouvoir législatif ne peut ni statuer sur des différends juridictionnels, ni modifier une décision de justice, ni s’opposer à son exécution. Toute loi dont l’objectif est manifestement de fournir une solution à un procès en cours est nulle et de nul effet’’. C’est sur cet angle que l’ACAJ, sans négliger la nécessité de l’opérationnalisation de la Cour constitutionnelle, plaide pour la cessation des immixtions directes ou indirectes de certains membres du Gouvernement dans l’administration de la justice, etc.