(Radio Okapi)
L’ONG Libertas déplore qu’une centaine d’enfants sortis des groupes armés en février dernier à Pweto aient rejoint des familles d’accueil sans passer par les centres de transit et d’orientation qui les rééduquent. Selon Libertas, ces enfants sont encouragés dans cette démarche par certaines familles d’accueil qui accusent les centres de transits et d’orientation de retenir les enfants plus longtemps que prévu.
«Au mois de février dernier, nous avons enregistré une centaine de sorties clandestines. Ces centres de transit et d’orientation qui sont à Pweto n’amènent pas directement des enfants à l’école. Ils préfèrent les garder plus de cinq mois», a dénoncé le président de l’ONG Libertas, Delphin Lwembe.
Les ONGs mises en cause se défendent.
«Le programme tel qu’il a été établi par le gouvernement congolais prévoit dans son volet “DDR enfant” trois mois de prise en charge transitoire pour tout enfant sorti de groupe armé. Il peut arriver que se pose de petits problèmes de protection dans les milieux de retour des enfants. Voilà ce que peut faire que les enfants dépassent la période prévue par le programme», s’est défendu Dédé Nkuluba, le responsable de l’ONG internationale Réconfort qui entretient l’un de deux centres de transit à Pweto.
A l’occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre l’utilisation d’enfants dans les conflits armés armés, le 12 février dernier, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) avait annoncé que près de 4 500 enfants sont sortis des forces et groupes armés en RDC en 2014.
Depuis 2002, indique l’agence onusienne, ce sont au total 50 000 enfants sortis des forces et groupes armés qui ont été assistés. 80% d’entre eux vivaient au Nord et Sud-Kivu.
L’Unicef avait par ailleurs appelé le gouvernement congolais et les partenaires financiers à investir les moyens nécessaires pour garantir une réintégration durable de tous les enfants sortis des forces et groupes armés.