RDC: 4 militants de Lucha transférés à la prison de Munzenze

(Radio Okapi)

Les quatre jeunes activistes du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (Lucha), arrêtés la semaine dernière à Goma puis gardés au parquet, ont été transférés lundi 13 avril à la prison centrale de Munzenze sur ordre du procureur de la République de Goma, ont indiqué mercredi des membres de ce mouvement à Radio Okapi.

Dans un communiqué publié mercredi 15 avril à Kinshasa, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) demande la libération de «quatre membres de Lucha, à savoir MM. Mulume Zahiga Jeancy, Trésor Akili Kahiwa, Kambere Sylvain et Kasereka Vincent […] actuellement détenus à la prison Munzenze de Goma.»

Lucha redoute que ses membres emprisonnés ne vivent «l’enfer». La pratique dite de l’« enfer » consiste pour les anciens prisonniers à imposer des corvées au nouveau détenu qui ne leur verse pas une caution équivalent à 35 dollars américains. Le détenu insolvable se voit ainsi obligé de vider les fosses septiques de la prison à mains nues et à marcher pieds nus.

Déjà, les membres de la Lucha et leurs avocats ont déposé une demande de liberté provisoire pour ces jeunes. Ils promettent d’organiser d’autres actions pour exiger la libération de ces jeunes militants qui sont étudiants à l’Unigom et à l’ISDR de Goma, si la liberté provisoire ne leur est pas accordée.

Ces jeunes avaient été arrêtés par la police, le 7 avril, alors qu’ils menaient des actions pacifiques pour réclamer la libération d’autres membres du mouvement citoyen Filimbi détenus à Kinshasa depuis un mois. Parmi les personnes arrêtées à Kinshasa, on compte notamment Fred Bahuma, Jean Kaluseke et le webmaster Yves Makwambala sollicité pour concevoir le site du mouvement Filimbi. Ils sont tous accusés par les services de sécurité de tentative d’insurrection.

Les avocats et les proches des activistes arrêtés à Kinshasa affirment ne pas être en contact avec eux pour organiser leur défense ou les assister. Ils considèrent que leur détention est illégale.

«On ne comprend pas ! Pendant que certains d’entre eux ont été libérés, pourquoi on s’en tient à prendre d’autres de manière obstinée, jusqu’à ce jour ?», interroge Sylvain Lumu, leur avocat.

Mobilisation à Dakar

Pendant ce temps, les Sénégalais du mouvement de la démocratie «Y en a marre » organisent ce mercredi à Dakar une marche pour exiger la libération de leurs collègues congolais toujours en détention à Kinshasa.

Les jeunes sénégalais et Burkinabé du mouvement «Balai citoyen» interpellés en même temps que les Congolais ont été libérés et expulsés du territoire congolais.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe