RDCongo: au moins six personnes assassinées en périphérie de Beni

(AFP)

Au moins six personnes ont été assassinées dans le territoire de Beni, une région de l’est de la République démocratique du Congo où une série de massacres a fait plus de 300 morts depuis octobre, a-t-on appris samedi de source officielle.

« Les services (de l’Etat) viennent de le confirmer: il y a six corps qui ont été retrouvés samedi à Matembo, vers l’aéroport de Mavivi, à 12 km du centre-ville de Beni. Les investigations sont en cours », a déclaré à l’AFP Julien Paluku, gouverneur de la province troublée du Nord-Kivu.

Il a précisé que ce bilan était encore provisoire et que « jusque-là on ne sait pas » si les victimes « ont été tués par les ADF », les rebelles musulmans ougandais des Forces démocratiques alliées, accusés d’avoir, dans une série de massacres, tué plus de 300 personnes, surtout au Nord-Kivu.

Avant samedi, le dernier massacre signalé remontait au 24 avril, où cinq personnes ont été tuées.

La tuerie découverte samedi s’est déroulée non loin d’une base de l’armée congolaise et de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) – chargée de la protection des civils et de lutter contre les dizaines de groupes armés locaux et étrangers qui sévissent, parfois depuis vingt ans, dans l’est congolais.

Les récents assassinats ne « démontrent pas une impuissance de la Monusco ou des FARDC (armée congolaise) », a insisté M. Paluku. « Nous avons affaire à des actes terroristes: ils viennent dans un petit village isolé, ils tuent, ils repartent. C’est ça leur mode opératoire », a-t-il précisé.

Ces assassinats se sont produits alors que la situation sécuritaire se dégrade au Nord-Kivu. Mardi, deux Casques bleus et deux civils ont été tués dans une embuscade tendue par de présumés ADF. Lundi, un hélicoptère de l’ONU a essuyé des tirs d’éléments non identifiés, forçant l’appareil à atterrir d’urgence.

Les rebelles de l’ADF sont présents depuis 1995 dans une région montagneuse du territoire de Beni, où ils sont accusés de commettre de graves exactions contre les civils (meurtres, enrôlements d’enfants, pillages…) et de se livrer à un trafic de bois très lucratif.

L’armée congolaise a affirmé que, dans la nuit du 24 au 25 avril, ses hommes avaient abattu Kasada Karume, numéro trois des ADF.

En avril, le chef de cette rébellion, Jamil Mukulu, a été arrêté en Tanzanie. L’Ouganda, qui le recherche pour une série de crimes incluant des actes « terroristes » et des meurtres, a demandé son extradition, a annoncé mercredi la police ougandaise.

 

Recommandé pour vous

A propos de l'auteur : Adeline Marthe