(Radio Okapi)
Huit mille cent vingt-huit ressortissants de la RDC ont été expulsés de provinces angolaises de Soyo et Cabinda pour la période allant du 1er janvier au 30 mai 2015. La Police nationale congolaise (PNC) de Moanda l’a indiqué samedi 6 juin dans un rapport publié dans ce territoire situé à environ 200 kilomètres à l’Ouest de Matadi, au Kongo central. La société civile locale de son côté plaide pour une sensibilisation de la population sur les méfaits de l’immigration clandestine.
Parmi ces expulsés, il y a 4 891 hommes, 1 846 femmes et 1 391 enfants. Ils viennent de Soyo et Cabinda, selon le rapport du service de la PNC dans le territoire de Moanda.
C’est sur base des rapports manuscrits que ces hommes, femmes et enfants étaient enregistrés à leur arrivée aux postes frontaliers de Yema et Yatch, dans la province du Kongo central.
Selon toujours ce document, la police angolaise de migration accuse ces personnes expulsées de séjour irrégulier sur leur territoire.
De son côté, la société civile qui dénonce cette situation dit chercher de financements pour organiser des campagnes de sensibilisation de la population des villages frontaliers sur les effets néfastes de l’immigration clandestine.
Depuis quelques années, des ONG humanitaires ont dénoncé des expulsions des Congolais d’Angola, perpétrées par les services de sécurités angolaises parfois dans la violence.
Le nombre d’expulsions record avait été atteint en mai 2013 lorsque 52 231 Congolais avaient été expulsés en trois semaines de l’Angola, via le poste frontalier de Kamonia, dans le Kasaï-Occidental.
« On est mieux chez soi »
Le vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger, Antoine Boyamba, a indiqué que le Gouvernement mène des actions diplomatiques avec d’autres pays pour remédier aux actes des violences qui accompagnent souvent les expulsions de ses compatriotes.
« A chaque fois qu’il se pose ce genre de problème, je convoque et selon les règles diplomatiques les ambassadeurs qui sont accrédités chez nous. J’ai fait ça avec celui d’Afrique du sud et je viens de le faire avec celui du Congo-Brazzaville, pour leur faire part de nos préoccupations, mais aussi de notre indignation. C’est ce que nous pouvons faire d’abord sur le plan diplomatique », a déclaré Antoine Boyamba.
Il a indiqué que la RDC n’enverra pas son armée dans les pays où des expulsions se passent.
« S’il vous plait n’attendez pas non plus que l’on puisse envoyer l’armée dans ces pays-là. Nous appelons leurs ambassadeurs accrédités à Kinshasa pour leur poser la question pourquoi ce genre d’acte à l’encontre de nos compatriotes », a souligné Antoine Boyamba.
Le vice-ministre des Congolais de l’Etranger, a aussi invité les Congolais à rester chez eux, parce que selon lui, la vie n’est pas toujours meilleure ailleurs.
« A travers la maison des congolais de l’étranger que nous sommes en train d’installer, nous allons commencer une campagne pour expliquer à nos compatriotes qui veulent sortir du pays. Voici dans tel pays, les problèmes que vous allez rencontrer et les avantages s’il y en a. Nous essayerons d’expliquer à nos compatriotes femmes le danger qu’elles peuvent rencontrer en allant dans certains pays du Moyen-Orient où elles sont transformées en esclave sexuel. Donc on est mieux que chez soi », a précisé Antoine Boyamba.