(Le Phare)
La salle des conférences de la Maison de France, à la Gombe, a servi de cadre mercredi 10 juin 2015, à la présentation des rapports des sondages des perceptions des populations de l’Est de la RDC (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri) sur la justice, la sécurité, la paix et la reconstruction en RDC. Les enquêtes menées en décembre 2014 et au mois de mars 2015, par le PNUD, le Harvard Humanitarian Initiative en collaboration avec la Monusco, font état de la crise de confiance dans le secteur de la justice.
L’enquête menée au mois de décembre 2014 indique que la majorité de résidents du Nord-Kivu déclarent être en sécurité. Toutefois il y a une amélioration par rapport à l’année précédente. Par contre au Sud-Kivu, dans la ville Bukavu et à Bunia précisément en Ituri, les populations déclarent être toujours en insécurité un an auparavant.
La criminalité a diminué dans tous les territoires, sauf à Bukavu où l’incidence de viol, violence physiques, sorcelleries et corruption a augmenté. Le viol est resté le type le plus commun de crimes. L’incidence des conflits interpersonnels a diminué dans tous les territoires et dans les zones urbaines, à l’exception de Masisi où les conflits ont augmenté près de deux fois avec plus de la moitié des litiges ont porté sur les limites des terres et la propriété foncière.
En ce qui concerne les violences sexuelles, le taux d’incidence pour la période d’un an avant l’entrevue variait de moins de 1% à 5%.
Le même rapport indique que les habitants de toute la région d’étude ont déclaré des niveaux de confiance dans les systèmes de justice civile et militaire en diminution lorsque l’on compare les résultats de décembre 2014 et décembre 2013. La confiance dans les audiences foraines et cliniques juridiques est faible dans tous les territoires. Peu de résidents pensent que les tribunaux traitent tout le monde de façon juste et équitable dans les territoires du Nord-Kivu.
Au mois de mars, après la défaite du M23, la sécurité de la population s’est considérablement améliorée dans la région du Nord-Kivu. Une plus grande proportion de la population se sent en sécurité comparé à la situation d’il y a un an. Cette tendance ne se confirme pas dans la ville de Beni, où près d’une personne sur deux rapporte se sentir en insécurité. La proportion de personnes à circuler la nuit est passée de 24% à 11% dans la ville de Beni. Les communautés se sentent en insécurité dans leurs activités quotidiennes qu’il ne l’était dans les années antérieures, indique les mêmes rapports.
Au cours de ces assises, Patrick Vinck, l’un des enquêteurs a fait savoir que dans les jours à avenir un deuxième sondage d’une série d’enquêtes sera menée pendant deux ans en trois phases pour fournir des données et analyses fiables sur la paix, la sécurité, la justice et la réconciliation en RDC. Les chercheurs vont collecter les perceptions et les attitudes des populations sur la paix, la justice, etc.
Le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies Martin Kobler a félicité les chercheurs pour les enquêtes menées et qui ont coûté 2.558,765 dollars