(La Prospérité)
*Une semaine après la lettre du G7 adressée, lundi 14 septembre, à Joseph Kabila, en sa double qualité de Président de la République et Autorité morale de la Majorité Présidentielle, pour exiger le respect absolu de la Constitution, la liste de révoqués et démissionnaires continue à s’allonger. Le Ministre de la Fonction Publique, Jean-Claude Kibala, le Ministre des Affaires Foncières, Dieudonné Bolengetenge et le Ministre de l’Agriculture, Isidore Kabwe Mwehu ont renoncé à leurs fonctions. En début du week-end, la Présidence, le Gouvernement, le Parlement, le Bureau Politique de la MP, la territoriale, ainsi que les Institutions provinciales ont été touchés par le syndrome de démission. Au Sud-Kivu, deux Ministres provinciaux proches du MSR auraient démissionné. A Lubumbashi, la Maire adjointe de la ville et des bourgmestres seraient partis. Jamais, le pays n’aura connu pareille crise. Côté MP, on minimise l’impact de ces départs. Les listes de présences à la réunion dominicale de Venus ont dénombré plus de 300 Députés de la Majorité.
Chaque jour qui passe, apporte son lot de révocations et démissions. A la tombée de la soirée, à Kinshasa et dans l’hinterland, les gens ont l’oreille collée à la radio, à l’écoute du dernier développement de la situation politique. Le matin, les journaux sont pris d’assaut à la recherche des moindres détails. Dans les rues, par petits groupes, les Kinois commentent l’actualité. C’est dire à quel point les dirigeants du G7 ont créé l’événement. Ils étaient, pourtant, loin de s’imaginer l’effet que produirait le contenu de leur lettre sur la population. Parallèlement, la Majorité Présidentielle communique beaucoup sur la fermeté affichée à l’endroit des frondeurs.
Décryptage
Mercredi 16 septembre, le Bureau Politique de la Majorité Présidentielle publie un communiqué en réaction à la lettre du G7, fuitée deux jours plutôt dans la presse. Le communiqué invite les auteurs de ladite lettre à tirer les conséquences de l’acte posé. Quelques heures plus tard, Olivier Kamitatu est révoqué de ses fonctions de Ministre du Plan. Dans la foulée, Pierre Lumbi, Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de Sécurité, devait faire ses valises. On a cru qu’on en serait resté là, que non ! Le jeudi 17 septembre, un second communiqué de la MP demandait aux Ministres, Députés et Sénateurs, membres des Bureaux de deux chambres du Parlement, de désavouer publiquement les chefs de leurs partis ou, au cas contraire, de remettre le tablier. Une offre à laquelle ont mordu quelques-uns. Le 2ème Vice- Président du Sénat, Cardoso Losembe, de l’ARC, a préféré conserver son poste. Il n’est pas prêt à suivre son président national Olivier Kamitatu. La Ministre du Genre, Mushitu Kat Bijou, qui représentait l’UNAFEC au Gouvernement central, a renié publiquement Gabriel Kyungu. Le Député national Pico Muepu, élu sur les listes de l’ACO, s’est déscolarisé de son président Banza Maloba Dany, l’un des auteurs de la lettre du G7. Au MSR, on observe une certaine discipline et une solidarité indéfectible à l’Autorité Morale, Pierre Lumbi. Modeste Mutinga n’a pas réfléchi deux fois, pour quitter le poste de Rapporteur du Sénat. A l’Assemblée nationale, le Rapporteur Norbert Ezadri assume les conséquences de l’initiative de la direction du MSR. Ainsi, en attendant que Madame Elysée Munembwe, Questeur de l’Assemblée nationale pour le compte de l’ARC, ne se prononce publiquement, le Bureau Minaku se retrouve amputé de deux membres : le 1er Vice-Président, Charles Mwando Nsimba et le Rapporteur, Norbert Ezadri. Dans ces conditions, il n’est pas exclu qu’une motion soit orchestrée pour déchoir le Bureau Minaku. C’est, peut-être, pour anticiper sur les événements que le Président de l’Assemblée nationale a convoqué à l’Hôtel Venus, dimanche 20 septembre 2015, tous les Députés se réclamant de la MP. Les services de protocole ont compté plus de 300 Députés présents au rendez-vous dominical. Mais, dans un environnement politique congolais en plein bouleversement, une simple participation à une réunion n’est pas signe de loyauté. En effet, les postes laissés vacants par le G7 doivent être comblés. Aussi longtemps qu’il y aura un morceau à partager, les candidats aux mangeoires ne manqueront pas.