(Le Potentiel)
La République démocratique du Congo connaît plusieurs foyers de tension en ce début de l’année 2017. Outre les deux provinces du Kivu, les foyers de tension prennent corps au centre, à l’ouest et même dans le Tanganyika vers le sud. 2017 est en principe une année électorale. Comment le gouvernement va-t-il se prendre pour assurer un processus électoral apaisé alors que les foyers de tension se multiplient?
La paix et la sécurité des biens et des personnes sont loin de régner en permanence sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Il s’observe des foyers de tension sur quasiment tous les quatre points cardinaux de la RDC. Pourtant, le Congo-Kinshasa est bel et bien dans une année électorale. Selon l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016 signé entre la Majorité présidentielle et ‘Opposition, la présidentielle et les législatives nationales et provinciales doivent être organisées en décembre 2017.
Certes, les deux provinces du Kivu sont, depuis 20 ans maintenant, des ventres mous où commencent toujours les agressions et autres rebellions, mais en ce début 2017, la situation semble se dégrader. Les Forces armées de la RD Congo viennent d’ouvrir depuis 3 semaines un nouveau front des opérations militaires au Nord-Kivu contre les rebelles du M23. Ceux-ci ont fait une incursion dans le Nord-Kivu en provenance de l’Ouganda où ils étaient cantonnés depuis fin 2013.
Outre les provinces du Kivu, les foyers de tension se propagent au centre, à l’ouest et même vers le Sud du pays. Depuis Juillet 2016, les adeptes de Kamuena Nsapu perturbent la quiétude des Congolais vivant dans l’espace du grand Kasaï. La Monusco a dénombré environs 150 morts consécutifs aux affrontements entre les Forces armées de la RD Congo (FARDC) et les militants de ce chef coutumier. En janvier 2017, le Conseil supérieur de la défense a pris la décision de créer une zone militaire pour l’espace Kasaï afin de mater cette milice qui a jeter dans la brousse plusieurs centaines de villageois fuyants les combats.
Dans la province de l’Ituri, au Nord-Est de la RDC, le FRPI (Front de résistance patriotique de l’Ituri), refait surfacé. Les Fardc ont lancé le 29 janvier 2017 plusieurs attaques contre les positions de ces miliciens dans le village de Kilonge, Tsekele et Bamugara dans la chefferie de Walendu Bindi (Ituri) dans le but de démanteler leur sanctuaire.
Dans la province du Tanganyika, le conflit intercommunautaire entre bantous et pygmées continuent à faire des rayages. Ici ai.ssi, plusieurs morts sont enregistrés quasi nient chaque mois dans les territoire de Kabalo, Kalemie, Moba et Nyunzu. Plusieurs écoles ont déjà été incendiées dans cette région. La situation humanitaire reste préoccupante. « La situation humanitaire est préoccupante dans la province du Tanganyika » a déclaré à la presse le mercredi 8 février Florence Mars-hall, Coordinatrice du groupe de communication des Nations Unies en RDC. A l’en croire, il y aurait 530 000 personnes déplacées internes enregistrées depuis 2015 avec près de 70°h d’entre elles depuis le mois de juillet 2016.
PRÉSERVER LE PROCESSUS ELECTORAL
Tout récemment en janvier 2017, un autre foyer de tension est né dans le Kongo Central entre les forces de l’ordre et les adeptes de Bundu dia Mayala que dirige le député Ne Muanda Nsemi. Quelques morts ont été enregistrés à Kimpese, au Kongo Central.
Ces incidents ont été suivis des déclarations outrageuses contre le chef de l’Etat par Ne Muanda Nsemi. Tout indique que si le chef spirituel de ce mouvement est arrêté pour outrage au président de la République, la tension risque de s’intensifier dans plusieurs territoires du Kongo Central. La Monusco a dépêché une mission pour évaluer la situation au Kongo Central.
Dans la capitale Kinshasa, la mort de Tshisekedi vient de créer une crise entre l’UDPS et le gouvernement quant à l’organisation des obsèques.
L’UDPS conditionne la formation du gouvernement d’union nationale avant le rapatriement du corps d’Etienne Tshisekedi. Sans un compromis entre le gouvernement et l’UDPS, il est à craindre des tensions entre les militants et les forces de l’ordre dans les jours à venir.
Dans la perspective des scrutins en décembre 2017, il est impératif d’éteindre toutes ces zones de tension de manière à ce que le processus électoral se déroule dans un climat apaisé. Ceci dépendra de la volonté politique des forces politiques en présence dans la mise en œuvre de l’Accord du Centre interdiocésain.