(Radio Okapi)
Les notables de la chefferie de Walendu Bindi et la société civile de cette entité territoriale s’opposent aux opérations militaires menées contre les miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) au sud du territoire d’Irumu.
Dans une déclaration faite mardi 18 juillet, ils estiment que l’option militaire risque d’entraver le processus du dialogue engagé avec ce groupe armé.
L’armée a lancé la traque des miliciens de la FRPI, jeudi 13 juillet, avec l’appui de la MONUSCO.
Cette opération inquiète les notables de la chefferie de Walendu Bindi et quelques membres de la société civile. Ils rappellent que lors de son séjour à Bunia il y a deux semaines, le vice premier ministre et ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani, avait promis d’entamer des discussions avec la FRPI.
« Avec l’arrivée de son excellence le vice premier ministre, il a déclaré qu’il va négocier avec la FRPI. Par surprise, nous avons vu déjà l’attaque contre la FRPI. Nous sommes fatigués de la guerre » proteste un notable de Walendu Bindi.
Cette offensive militaire a provoqué le déplacement de milliers de personnes dans les localités des Isura, Muhani, Buguma et Nyasumbi, relève-t-il.
Pour sa part, le coordonnateur la société civile de l’Ituri Jean Bosco Lalo déconseille l’option militaire contre ces miliciens. Il estime qu’elle a déjà montré ses limites dans le passé.
Il plaide plutôt pour le dialogue : «Si on peut trouver la paix sans se battre, c’est ça l’idéal parce que les guerres ont montré leur limite déjà. Comme l’avait dit le vice premier ministre, il faut privilégier la voie du dialogue.»
Un point de vue que ne partage pas l’armée. Selon le porte-parole des forces armées de la RDC (FARDC) le capitaine Carlos Kalombo, ce groupe armé est à la base de l’échec de la plupart des tentatives de négociations initiées par l’armée parce qu’il fait monter les enchères à chaque dialogue.
De son côté, le ministre de l’Intérieur assure que les négociations avec la FRPI se poursuivent. Quant aux opérations militaires lancées contre ces miliciens, il indique que l’Ituri est une zone opérationnelle.