(Tempête des tropiques)
Parmi eux, Franck Diongo, Jean Claude Muyambo Kyassa, Norbert Luyeye ainsi que des proches de Moïse Katumbi
Human Right Watch (HRW), une organisation de droit américain de défense et de protection des droits de l’homme, a rendu public une liste de prisonniers politiques que compte la RDC dont le nombre est estimé à 30 individus sur l’ensemble du territoire national.
Cette liste représente le cas de plusieurs citoyens congolais arrêtés pour avoir donné position contre le glissement permettant à Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la limite constitutionnelle. Parmi ces individus qui sont tous toujours en détention, figurent des dirigeants et partisans de l’opposition politique, des jeunes activistes pro-démocratie ou défenseurs des droits humains, des journalistes et des personnes soupçonnées d’avoir des liens avec des dirigeants de l’opposition politique.
Beaucoup d’entre eux sont détenus depuis des semaines, voire des mois, au secret, sans que des chefs d’accusation n’aient été formulés à leur encontre, et sans accès à leurs familles ou à des avocats, note HRW. Certains affirment avoir été maltraités ou torturés, et quelques uns souffrent de graves problèmes de santé. Beaucoup également ont été poursuivis en justice sur la base de chefs d’accusation fabriqués de toutes pièces. Cette liste n’est pas exhaustive.
La justice instrumentalisée
Des centaines d’autres manifestants et partisans de l’opposition politique ont été arrêtés au cours des trois dernières années, dont beaucoup sont toujours détenus. Du fait que Human Rights Watch n’a pas pu obtenir confirmation des motifs de leurs arrestations, ces cas supplémentaires ne sont pas inclus sur cette liste.
Human Rights Watch a également documenté les cas de 222 prisonniers arrêtés depuis janvier 2015 et qui ont été remis en liberté par la suite, souvent après des mois de détention arbitraire. Les autorités congolaises devraient s’assurer que tous les détenus aient accès à des soins médicaux si nécessaire, aux membres de leur famille et à un avocat, plaide HRW.
« Toutes les personnes détenues à cause de leurs opinions ou de leurs activités politiques pacifiques, ou à cause de leurs liens prétendus avec des dirigeants politiques d’opposition, devraient être libérées immédiatement et exonérées de tout chef d’accusation. Les autorités congolaises devraient également ouvrir des enquêtes, puis sanctionner et poursuivre en justice de manière appropriée les responsables des forces de sécurité, des services de renseignement et du gouvernement qui sont impliqués dans des cas d’arrestation et de détention illégale, de mauvais traitements ou de tortures, et d’ingérence politique dans des procédures judiciaires », condamne l’organisation.
Dans son plaidoyer, HRW exige la libération sans condition de ces prisonniers, surtout des « cas emblématiques » qui devraient déjà être libérés selon les résolutions de l’Accord du 31 décembre 2016. Le cas d’Eugène Diomi Ndongala, Jean Claude Muyambo ainsi que des proches de l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi.