(Mediacongo.net)
Chaque jour qui passe, la situation dans la ville de Kananga ne fait que se détériorer. La population de cette partie de la RDC, qui avait massivement voté pour le regretté Étienne Tshisekedi, et donc contre Joseph Kabila, lors de l’élection présidentielle de 2011, vit un calvaire perçu, par certains, comme une punition poste électorale. Les infrastructures dans les grandes artères de la ville se trouvent dans un état de délabrement total.
Le centre de Kananga est ravagé par les érosions sans une réponse ni du gouvernement central ni de l’exécutif provincial, pourtant dirigé par Denis Kambayi, un fils du territoire. Ce dernier est à la tête d’un exécutif provincial qualifié de budgétivore car il consomme plus 60% des recettes.
Face à cette situation, le jeudi 23 août , les jeunes des mouvement citoyens, dont la Lucha, sont descendus dans la rue pour exiger la démission du gouverneur du Kasaï central, suite à son incapacité à résoudre les vrais problèmes des habitants de la ville de Kananga dont la majorité n’a pas accès à l’eau potable.
A ce sujet, a-t-on, appris, les ministres qui vont en mission à Kananga ne consommerait pas l’eau locale et s’approvisionnerait en « eau bien traitée » à Kinshasa .
Pour sa part, la population, sans moyens, se contente de consommer cette eau impropre avec tous les risques d’attraper diverses maladies alors que l’accès aux soins de santé primaire pose également problème.
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L’électricité , une denrée rare à Kananga
La ville de Kananga est habituellement dans le noir sauf de 20h à 23 heures, soit 3heures par jour. Exceptées quelques écoles privées où on peut trouver des bancs , dans les écoles officielles , les enfants étudient à même le sol.
Les jeunes de Kananga, sans perspectives d’avenir, ne jurent que d’aller s’installer à Kinshasa pour espérer trouver le bonheur, augmentant ainsi l’exode rural. C’est ce qui explique notamment l’ampleur du phénomène « wewa » (Taxis-moto) dans la capitale.
Sur le plan sécuritaire , la population de Kananga vit encore les conséquences affreuses des affrontements entre les membres de Kamuena Nsapu et les autorités locales.
Par ailleurs, à 200km de Kananga , dans le village de Masuila, la population vit comme à l’époque de la pierre taillée. La révolution de la modernité, prônée par le chef de l’État lors de son dernier mandat, n’a pas été une réalité dans plusieurs coins de la province du Kasaï central.
En plein 21ème siècle, des familles entières sont encore logées dans des maisons construites avec du sable. Les enfants sont général pieds nus et sans vêtements.