« Nous sommes à 60% des objectifs de l’état de siège en Ituri » (gouverneur militaire)

( MEDIACONGO.NET)

« Nous sommes à au moins 60% des réalisations. Ces 11 derniers mois (depuis le début de l’état de siège), nous ont permis de terminer avec la première phase des opérations militaires », confie le Général Johnny Luboya Nkashama, gouverneur militaire de l’Ituri, invité de l’EDITION SPÉCIALE de top congo fm ce jeudi 14 avril 2022.


« Dans la première phase », explique-t-il, « nous avons pris les grands axes et pris les grandes agglomérations et localités, avec comme conséquence : chasser l’ennemi de son centre d’intérêt ».

« Et là nous sommes dans la 2ème phase », indique celui qui est également Chef des opérations dans cette province au statut particulier depuis mai, soit près d’une année. 

« Il s’agit ici de poursuivre l’ennemi en profondeur », reprend-t-il.

Et « dans la 3ème phase », entrevoit  le Général Luboya, « nous devrions contrôler et stabiliser la province, sécuriser la population ».

« Mais comme il est question d’actions concurrentes, nous sommes sur les 2 dimensions : opérations d’un côté et gestion de la province qui passe par le développement des infrastructures de l’autre », précise l’Officier militaire. 

À la question de savoir pourquoi malgré ce sentiment de satisfaction exprimé par le Chef militaire, on est encore loin, sur le terrain, de vivre la réalité de ces résultats vantés, le gouverneur de l’Ituri commence : « le grand problème que nous avons, c’est de faire comprendre à la population les opérations parce que si elle n’est pas informée des opérations, c’est difficile qu’elle apprécie le travail que nous sommes en train de faire ».

Et de s’interroger : « quelles sont les conséquences quand vous commencez à poursuivre l’ennemi en profondeur, quand vous l’avez chas sé de son centre d’intérêt ?. Il devient faible. Il n’a plus des moyens. Et donc,  il va vous faire un chantage », repond-t-il.

« Ça se passe partout au monde. Vous pouvez prendre le cas de l’Afghanistan, Irak, c’est comme ça », avance-t-il.

« Et quand on parle d’ennemi ici, il est souvent question des étrangers, les ADF que nous sommes venus combattre et nous sommes en train de les défaire », assure le Général Luboya.

« Mais de l’autre, nous avons aussi des groupes Congolais qui font, d’ailleurs, bien plus de mal. Il y a notamment les CODECO. Nous les combattons en même temps que nous dialoguons avec les communautés à travers entre autres de la Task force » dirigée par Thomas Lubanga, kidnappé par le groupe armé local précité et récemment libéré par l’armée régulière. 

« La finalité, c’est l’organisation d’un grand dialogue entre les communautés pour essayer de résoudre les problèmes notamment fonciers qui ont toujours existé ici, qu’on ne peut pas résoudre par les armes », fait-il savoir. 

Quid des opérations conjointes FARDC-UPDF

Au sujet de l’impact des opérations conjointes menées par les armées Congolaises et Ougandaises, 

Le gouverneur militaire explique tout dabord que « la mutualisation revêt plusieurs dimensions. Elle peut s’effectuer sur le plan logistique, opérationnel et de renseignement. Dans le cas d’espèce, nous avons une mutualisation sur le plan opérationnel et de renseignement », signifie-t-il.

Toutefois, tient-il à souligner : « l’ennemi est chez nous. C’est pourquoi nous nous engageons avec beaucoup de vigueur. Vous ne pouvez pas demander, même dans le cadre d’une mutualisation des forces, à votre ami de faire plus que vous chez vous ».

Quant à savoir si les forces combattantes ne manquent de rien,  l’officier lance : « l’armée nécessite beaucoup de moyens pour recruter et acheter du matériel. Mais nous sommes l’armée congolaise. Avec peu, nous pouvons faire beaucoup ».

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