Réinsertion d’enfants soldats : Le processus traîne les pieds à Kotakoli

(L’observateur)

Comme on le sait, la République démocratique du Congo, connaît plusieurs rébellions initiées par des chefs de guerre de tous bords. Parmi lesquels certains ont déjà rangé leurs glaives dans le fourreau, d’autres en état d’arrestation, sous le mandat de la Cour pénale internationale de La Haye et une frange demeure encore active sur le terrain des opérations. Pour cette dernière catégorie, ce que nous pouvons dire, ce qu’ils n’en ont plus pour longtemps. La traque exercée autour de ce dernier bastion par les Forces armées congolaises en synergie avec la Monusco, laisse présager une fin certaine de cette longue et pénible aventure entretenue par ces seigneurs de guerre.

 

Une aventure, on ne le dira pas assez qui non pas seulement, a profondément endeuillé le pays, déplacé de nombreuses populations,  mais elle a aussi retardé le développement du pays.

Beaucoup de conséquences collatérales, comme on peut s’en douter,  qui n’a pas non plus épargné la jeunesse recrutée à bras le corps,  sans que soit pris en compte l’âge des recrues. Bref, comme ce fut le cas en Sierra-Leone et au Libéria, toute cette série de rebellions en RDC, ont traîné la jeunesse dans une voie qui a profondément préjudicié les lendemains du pays.

Il a donc fallu mettre en œuvre, une politique de récupération et de réinsertion de quelques jeunes sortis des rangs d’anciennes rébellions ou issus des redditions, c’est selon, une politique appuyée par nos partenaires extérieurs, applaudie de deux mains par l’ensemble de Congolais. Surtout qu’il s’est agi d’une action devant contribuer à booster la RDC, dans son engagement dans la course vers son  émergence.

Mais pour des raisons sûrement techniques, ce processus de réinsertion, connaît quelques problèmes dans son fonctionnement. C’est du moins, ce que l’on peut dire par rapport à la situation qui prévaut dans la province de l’Equateur précisément au Centre de formation militaire de Kitona où 51 anciens enfants soldats, d’au moins 18 ans, en attente d’insertion sociale ne se retrouvent plus. En lieu et place d’un  cantonnement conforme aux principes ils sont reçus dans des familles d’accueil. Las d’attendre, ces enfants se plaignent de leur séjour prolongé dans cette cité et demandent à retourner dans leurs milieux d’origine.

L’un d’eux s’est exprimé sur radio Okapi en ces termes :  » On nous avait sortis des groupes armés, nous assurant que nous regagnerons notre milieu d’origine le 15 décembre. Mais, cette date est dépassée, En plus, ils nous ont dit qu’ils ne nous donneront rien (parce qu’ils entendez par là les organisateurs de  ce processus). Dès que chacun regagne sa famille. Sans rien, comment allons-nous vivre. Ils nous poussent à devenir peut-être des voleurs ou des kuluna « .

La même source note que ces enfants plaident auprès des autorités que leur soit remis un fonds leur permettant de se prendre en charge.  » Notre souci est de retourner chez-nous Qu’on nous remette un peu d’argent qui nous permettra de survivre avec nos familles et d’ouvrir ne  fût-ce qu’une boutique. J’ai laissé une femme et un enfant à Goma. Comment je vais rentrer là-bas, les mains vides. Vont-ils m’accorder une quelconque considération ? Tel s’est exprimé cet autre candidat à la réinsertion, dont les propos ont été relayés par radio Okapi.

Evoquant le même sujet, un son contraire est venu de Marcel Tote, secrétaire exécutif de l’ONG Action pour la protection et l’encadrement de l’enfant qui dirige ce programme de réinsertion, a indiqué que la date de retour pour ces enfants n’est pas encore fixée. Aussi, soutient-il qu’il n’y a pas lieu de désespérer, avouant que chacun d’eux suivra une formation selon le choix de son domaine, même sur place à Goma.

Toujours dans ce même registre, 152 enfants sortis des groupes armés, opérant au Sud-Kivu avaient été formés en menuiserie, coupe et couture et esthétique à Kahela. D’autres parmi eux, sélectionnés au terme d’un concours organisé par le Bureau pour le volontariat au service de l’enfant et la santé (BEVES) en collaboration avec l’Unicef ont eu le bonheur d’être installés dans des ateliers où ils travailleront. Parmi ces jeunes, 29 sont des filles. Le Beves s’est engagé à les accompagner jusqu’à leur autonomie totale.

Un des responsables de Beves a indiqué que ces jeunes gens ont été équipés des kits de réinsertion professionnelle et économique. Il est également sollicité en leur faveur une exemption des taxes pour deux ans. Question pour eux, de mieux asseoir leurs activités.

Ceci expliquant cela, il serait souhaitable que ce régime de faveur soit disponibilisé pour tous ces jeunes gens incorporés de force dans des rébellions et qui par conséquent représentent un danger potentiel alors qu’ils sont des bras qui peuvent contribuer énormément dans la course vers le développement du pays.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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