[AFP] La Cour pénale internationale (CPI) prononce ce mardi la première condamnation de son histoire, celle de l’ancien chef de milice congolais Thomas Lubanga, reconnu coupable de crimes de guerre dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo.
Thomas Lubanga, 51 ans, avait été reconnu coupable le 14 mars d’avoir utilisé des enfants soldats lors de la guerre civile en Ituri en 2002-2003, où les affrontements interethniques et les violences entre milices pour le contrôle des mines d’or notamment ont provoqué la mort de 60.000 personnes depuis 1999, selon des ONG humanitaires.
Une peine de 30 ans de prison requise
Une peine de trente ans de prison avait été requis le 13 juin par l’accusation, lors d’une audience publique à La Haye, destinée à entendre les opinions des parties au sujet de la peine devant être infligée à Thomas Lubanga. Il s’agit là de la peine maximale encourue, sauf si les juges estiment que les crimes commis étaient d’une «extrême gravité». Ils peuvent alors prononcer la réclusion à perpétuité.
Ecroué à La Haye depuis 2006, le fondateur de l’Union des patriotes congolais (UPC) et ex-commandant des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche militaire de l’UPC, avait plaidé non coupable lors de son procès qui s’était ouvert le 26 janvier 2009 et s’était achevé le 26 août 2011. Il avait assuré, le 13 juin, avoir reçu le jugement de culpabilité «comme un boulet dans la figure».
La Cour devra également désigner, mardi ou plus tard, l’endroit où Thomas Lubanga purgera sa peine. Elle choisira l’un des six pays qui ont déclaré être prêts à accueillir des condamnés de la CPI : le Mali, la Serbie, la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Autriche et la Finlande. La défense de Thomas Lubanga n’a pas encore demandé l’autorisation d’interjeter appel du verdict de culpabilité.
AFP