[L’observateur] S’il n’y a pas de sécurité et de paix durable en République démocratique du Congo, c’est par manque de volonté politique dans le chef de nos dirigeants. C’est la conclusion tirée par tous les orateurs à l’atelier du RRSSJ.
Le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ) organise, du 1er au 3 octobre 2012 dans la salle de réunion d’OSISA-RDC (Open society initiative for Southern Africa), un atelier dont voici le thème : « Les enjeux sécuritaires en RDC : quels axes pour la restauration d’une paix durable » ; avec l’appui d’OSISA-RDC, d’EIC (Eastern Congo Initiative), et de la Monusco.
Dans son mot de circonstance prononcé à l’ouverture de l’atelier hier lundi 1er octobre, M. Emmanuel Kabengele, coordonnateur national du RRSSJ, a commencé par rappeler aux participants que le lundi 16 avril 2012, les organisations de la Société civile, co-signataires du rapport «RDC : prendre position sur la Réforme du secteur de sécurité », ont lancé officiellement la publication de ce rapport, respectivement à Kinshasa, à Goma et à Washington. Et il a précisé : « Ce rapport considère de manière générale l’insécurité comme le talon d’Achille de la RDC. Et à l’heure actuelle, plus de quatre mois après la publication de ce rapport, son contenu reste toujours d’actualité. Cela étant, l’atelier national sur les enjeux sécuritaires de la RDC qui commence ce jour se veut une suite du plaidoyer national et international entamé lors de la publication de ce rapport ».
Pour Emmanuel Kabengele, il s’agit pour sa structure, en tant que Société civile, de rendre effective son implication au processus de réforme de l’armée, en vue d’un rapprochement responsable entre la population et les militaires, à la lumière de ce que le RRSSJ fait déjà dans le cadre du processus de la réforme de la Police nationale. Il a renchéri : « Et nous pensons, à travers l’organisation de cet atelier national, pouvoir déclencher un processus de mise sur pied d’un cadre de concertation et de suivi de la réforme de l’armée, comme cela se fait au niveau de la Réforme de la police à travers le CSRP ».
Selon le coordonnateur national du RRSSJ, le principal objectif de cet atelier national est non seulement de « relever les principales actions que le gouvernement, la Monusco et les autres partenaires étatiques et non étatiques doivent poser pour résoudre la crise sécuritaire en RDC », mais encore et même surtout de formuler des recommandations prioritaires pour rendre plus efficace le processus de réforme du secteur sécuritaire.
Avant de conclure, il a remercié la Fondation OSISA avec laquelle RRSSJ a signé un partenariat dans la cadre du soutien de l’implication de la Société dans la réforme de l’armée, Eastern Congo Initiative et la Monusco, à travers sa cellule de Réforme du secteur de sécurité pour leur appui technique, financier et logistique à la réalisation de cet atelier.
Il a également dit merci au gouvernement congolais, qui à travers le ministre de la Défense, donne déjà une ouverture à la Société civile de s’impliquer dans la Réforme de l’armée à travers le service d’éducation civique et patriotique avec lequel RRSSJ un certain nombre d’activités en vue d’un rapprochement responsable entre les civils et les militaires.
Il a aussi remercié le Réseau national des ONG des droits de l’Homme en RDC et la Ligue des électeurs qui restent les « complices » habituels du RRSSJ dans la lutte pour une réforme du secteur de sécurité profonde, efficace et efficiente. Par la bouche de son coordonnateur national, le RRSSJ a également remercié tous ses partenaires pour leurs encouragements et soutien aux activités de la Société civile en matière de réforme du secteur de sécurité et de justice.
Pour la première journée, M. Fernandez Murhola du RENADHOC a planché sur « La situation sécuritaire de la République démocratique du Congo et réforme de la justice : état des lieux ». Il a été suivie par Emmanuel Kabengele du RRSSJ qui a fait l’exposé sur « La problématique de la Réforme du secteur de sécurité et de justice en RDC : écueils et solutions alternatives ». Le député Juvénal Munubo Mubi a parlé du rôle du Parlement dans le contrôle du secteur de sécurité et de justice. Un expert de l’EUSEC a édifié les participants sur « L’apport de Mission EUSEC au processus de réforme de l’armée en RDC : réalisations et quelques principaux défis ». Il a été suivi des professeurs Augustin Mampuya et Thierry Nlandu qui ont parlé du nouveau mandat de la Monusco, ses forces et faiblesses.