Des enfants déplacés sont exploités à Goma



 

[L’Avenir]

Pourtant, la police spéciale pour la protection de l’enfance (PSPE) rappelle qu’il est interdit d’avoir recours à des enfants vulnérables pour servir de domestiques. « La loi punit ces faits de trois ans de prison », a précisé un inspecteur provincial de la PSPE.

Prise en charge ou exploitation ?

Selon Théo Musekura, le président du camp des réfugiés de Kanyaruchinya, à environ 10 km de la ville de Goma, les vivres distribués par les organisations humanitaires ne couvrent pas, loin s’en faut, leurs besoins vitaux. « De nombreux enfants descendent en ville afin de dénicher de petits travaux qui vont leur permettre de ne pas être totalement à charge de leurs parents », explique-t-il.

Selon le rédacteur du récit, Eric Nshemezimana, certaines familles n’hésitent pas à aller jusque dans les camps pour trouver des enfants de déplacés démunis pouvant les servir. Une femme explique pourquoi ces enfants sont recherchés : « Ils sont prêts à faire tout ce qu’on leur demande. Et ils ne coûtent pas cher, il suffit de leur donner à manger pour la plupart ». C’est condamnable !

Un inspecteur provincial du travail, M. Michel Missingi Bantea Bante, a ainsi rappelé qu’utiliser les enfants, quel que soit le domaine, constitue une infraction à la loi congolaise. « Nous mettons en garde ces ménages qui font travailler illégalement ces enfants, notamment en leur faisant porter des charges dépassant leur poids, comme nous le voyons dans plusieurs familles ici à Goma. Ils violent l’article3 du Code du travail qui stipule que toutes les pires formes de travail des enfants sont abolies : esclavage, vente, traite, travail forcé, etc. »

Des activistes d’Ong de protection de l’enfance dénoncent cette exploitation d’enfants mineurs. « Lorsque les enfants se présentent à notre bureau, nous devons d’abord en référer à la police spéciale de protection d’enfants afin d’interpeler les responsables de cette exploitation. Puis nous récupérons certains de ces enfants pour leur éviter d’errer en ville ; nous les prenons en charge, pour certains, un encadrement scolaire », a déclaré M. Jannot Kassa, le chargé de communication à Children Voici, une Ong congolaise

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