Mandat de la Monusco : la Société civile africaine répond à Roger Meece

[Le Potentiel]

 

Au cours d’une conférence de presse tenue le 27 novembre 2012, à Kinshasa, le chef de la Mission des Nations unies en RDC, Roger Meece, a déclaré que « l’armée des Nations Unies est une armée de paix et pas une armée de guerre ». Or, les dispositions de la Résolution 2021, adoptée le 5 décembre 2011, confie une mission nette et claire à la force des Nations unies en RDC.

« Les Casques bleus sont autorisés à utiliser tous les moyens en vue notamment d’assurer la protection des civils, du personnel humanitaire et du personnel chargé de défendre les droits de l’Homme se trouvant sous la menace imminente des violences physiques et pour appuyer le gouvernement de la RDC dans ses efforts de stabilisation de consolidation de la paix ».

Plus, loin, sur le site Internet de la Monusco, il est écrit : « … la Monusco est chargée de la consolidation de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national ».C’est clair. A cet effet, la Société civile africaine révèle donc une contradiction flagrante entre la résolution 2021 et la déclaration du chef de la Monusco qui paraît comme une fuite en avant ou une grosse excuse.

Arrivés en RDC depuis la chute de la ville de Goma, M. Oyeoussi Charles Balogoun et Jean-Marie Ngondjibangante, respectivement président de l’ONG internationale Africa’s Hopes et PCA de Plan international pour la démocratie et la paix en Afrique, sont venus donner leur point de vue par rapport à la guerre que traverse aujourd’hui la RD Congo dans sa partie Est ainsi que la mission et la responsabilité de la Société civile dans un Etat des droits.

Se confiant à la presse, les deux activistes de la Société civile africaine ont fustigé l’attitude de la Monusco qui a catégoriquement refusé d’appliquer la Résolution 2021 du 5 décembre 2011 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies, au moment où tombait sans résistance la ville de Goma.

A la question de savoir quels sont le rôle et la mission de la Société civile africaine, les deux invités ont répondu que la société civile africaine, c’est un organe ou une structure capable de prendre la défense de la cause de la couche muette afin de l’aider à faire valoir ses droits et obtenir un minimum social commun.

« Il faut partir de la genèse, avec le philosophe allemand Hegel et dans « les principes de la philosophie de droit » où il a pris l’acte le plus significatif de la modernité politique en séparant la vie civile avec la vie politique et la société et l’Etat», a dit M. Oyeoussi, avant d’ajouter qu’avec les difficultés que nous avons connues, l’Etat providence n’existe plus. Et la Société civile représente la couche de la population civile qui doit rappeler à l’Etat ses engagements. En gros, son rôle est celui de l’éveil de conscience.

Au sujet du rôle de la Monusco dans cette guerre, les deux invités pensent qu’elle devrait utiliser tous les moyens pour protéger les civils. « Nous avons constaté une faiblesse. L’entrée des rebelles a été plus que facile, pendant qu’il y a la présence de cette force de maintien de la paix », disent-ils.

Dans ce rôle là, selon nos interlocuteurs, la Monusco devait assister l’Etat dans la consolidation de l’Etat sur toute l’étendue. Mais ça n’a pas été le cas et la population se trouve toujours dans un Etat de paupérisation et le secrétaire général de l’ONU devrait être interpellé. A chacun sa carte

Pour finir, la Société civile africaine distribue des cartons à chaque catégorie agissante afin que l’Est de la RDC puisse recouvrer sa stabilité. Elle félicite la Société civile congolaise qui a commencé à sortir de son silence. « Nous les exhortons à ne pas s’arrêter en si bon chemin et de se lever comme un seul homme pour défendre la couche muette qui constitue les forces vives de la nation congolaise », à martelé Charles Balogoun.

Au niveau de la classe politique, la Société civile africaine regrette le mutisme qu’on constate dans sa réaction ; ceci n’est pas de nature à protéger les intérêts de leur électorat (le peuple congolais). « Nous les exhortons à taire leurs divergences intestines, en s’unissant pour défendre l’intégrité territoriale et l’intangibilité des frontières de la RDC ».

Au peuple congolais, il doit garder son calme et être en union de prières avec le pouvoir pour dire « non à la balkanisation de la RDC » voire la victoire de tout un peuple sur les ennemis de l’Afrique.

Au gouvernement, la Société civile salue sa détermination à solutionner la crise qui n’a que trop durer par des voies diplomatiques. « Nous exhortons le gouvernement à préparer au mieux le futur sommet de Kampala aux fins d’assurer une paix durable dans la région des Grands Lacs », a poursuivi le président de l’ONG internationale Africa’s Hopes.

Enfin, au-delà des communiqués luminaires et des appels de la Communauté internationale à l’endroit du M23 à quitter leur position actuelle, la Société civile lance un coup de gueule à l’attention du Conseil de sécurité pour l’application systématique de la Résolution qui donne force à la Monusco d’assurer la consolidation de l’autorité de l’Etat congolais

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