RDC – Me Kilolo : « Bemba n’avait pas connaissance en temps réel du comportement de ses troupes »

[Jeune Afrique]

27/02/2013

 

Après plus de deux mois de suspension, le procès de Jean-Pierre Bemba a repris le 25 février, à huis-clos. L’ancien vice-président de la RDC est poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Centrafrique alors qu’il était chef d’un mouvement rebelle congolais. Son avocat, Me Aimé Kilolo, revient sur les raisons qui pourraient justifier l’acquittement de son client.

 

Déjà près de cinq ans de détention préventive. Jean-Pierre Bemba, ancien-vice président de la  République démocratique du Congo (2003-2006), arrêté par les autorités belges en 2008, est poursuivi devant la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, en sa qualité du président et commandant en chef présumé du  Mouvement de Libération du Congo (MLC), groupe rebelle congolais qui est intervenu en  Centrafrique pour soutenir le pouvoir d’Ange-Félix Patassé.

 

Les troupes du MLC, surnommées sur place les « Banyamulenge », auraient ainsi commis viols, meurtres et pillages sur le territoire centrafricain. « Les exactions des mercenaires de Jean Pierre Bemba ont ou lieu dans les quartiers nord de Bangui (Miskine, Fouh, Boy-Rabe, P.K 12), les villes de Begoua, Mongckimba, Bossangoa, Bozouni et Sibut entre octobre 2002 et 15 mars 2003, date de la prise de pouvoir par le général François Bozizé », rapporte Me Bizon, avocat de l’État centrafricain.

 

Le procès ouvert depuis le 22 novembre 2010, plusieurs fois suspendu, a repris à huis-clos, le 25 février devant la chambre de la première instance III de la CPI. La défense, de son côté, se dit confiante quant à l’issue de l’affaire. Car « le dossier du procureur contre Jean-Pierre Bemba est vide », avance Me Aimé Kilolo.

 

À côté de ces « faiblesses » de l’accusation, l’avocat de Jean-Pierre Bemba soutient qu’il existe également cinq éléments qui pourraient justifier la libération définitive de son client, notamment le fait qu’« il n’est pas établi que le sénateur Jean-Pierre Bemba [élu lors des législatives de 2006, NDLR] avait connaissance en temps réel du comportement des troupes MLC qui étaient mises à la disposition de l’état-major général centrafricain ».

 

Même les derniers arrêts dans les autres affaires instruites devant la CPI donnent à la défense de Jean-Pierre Bemba des raisons de croire à une issue heureuse du procès. À ce jour, « aucun des accusés n’a été reconnu coupable ni de meurtre, ni de viol, ni de pillage », relève Me Aimé Kilolo.

 

Pour Me Aimé Kilolo, l’« affaire Jean-Pierre Bemba » reste tout de même un « procès initié par des décideurs politiques pour écarter un adversaire ».

 

En attendant, les audiences se poursuivent à La Haye et le verdict est attendu avant la fin de l’année. « 2013 sera l’année de la fin du procès », confirme Me Aimé Kilolo.

 

 

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