[Forum des As]
19/02/2013
Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’Onu lui-même en fait l’annonce. C’est ce dimanche 24 février que l’Accord-cadre sur la pacification de l’est de la Rdc sera signé à Addis-Abeba, siège de l’UA par tous les chefs d’Etat concernés par la paix en Rdc. Les principaux sont l’Angola, la RSA, la Tanzanie, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, le Kenya, le Zimbabwe et le Congo-Brazzaville.
Ce rendez-vous est une preuve de la détermination du secrétaire général de l’Onu à imposer la paix à l’est de la Rdc, un pays qui a échappé de peu à la partition et qui continue à en être menacé. Il a surtout réussi à convaincre les réticents parmi ces chefs d’Etat qui avaient boycotté cette même cérémonie de signature lors de la session ordinaire de l’UA le mois passé toujours à Addis-Abeba.
La signature de cet Accord-cadre ouvrira la voie à la mobilisation de 4.000 hommes de la SADC qui seront intégrés dans la Monusco avec autonomie de commandement. Comme on le sait, la mission de cette force est l’éradication de toutes les forces négatives qui pullulent dans le Kivu. La doctrine de cette unité sera de passer à l’assaut contre tous ces groupes armés nationaux et étrangers et non d’attendre de les voir tuer, violenter la population avant d’agir.
C’est le cas avec la Monusco. Les civils sans armes sont souvent sous la barbe des Casques bleus sans la moindre réaction. D’où il sera question du réaménagement du mandat actuel de la Monusco afin de l’adapter à la nouvelle donne créée par les 4.000 hommes de la SADC qui viennent eux pour imposer la paix par la guerre. Ce que n’a pas fait la Monusco qui dispose pourtant dans cette contrée de 17.000 hommes avec un armement lourd conséquent sans oublier des hélicoptères d’assaut. Si cette force faisait son travail comme il se doit, il y a belle lurette que ces groupes armés seraient démantelés.
Une autre difficulté opérationnelle qui bloque souvent les Casques bleus de la Monusco dans l’Est de la Rdc est que des contingents homogènes composés de ressortissants d’un même pays doivent d’abord avoir l’ordre de leur état-major pour mettre en danger la vie de leurs soldats en les envoyant au front en Rdc. C’est le cas par exemple avec le contingent indien qui n’obéit qu’à New Delhi pour opérer.
Ce dysfonctionnement est désormais enrayé par le contingent de la SADC qui a son propre commandement et qui ne répondra donc pas de la hiérarchie de la Monusco.
Plus auestion de prime à la guerre avec le M23, Raia Mutomboki, Shetani…
La concrétisation de l’Accord-cadre est un message adressé à tous les seigneurs de guerre du Kivu notamment pour les groupes nationaux le M23, le Maï-Maï Raia Mutomboki et Shetani qu’il n’ya aura plus de prime à la guerre comme autrefois avec les rébellions de 98 à 2011 dont le dernier né, le M23 qui se réclame de l’héritage du CNDP.
Pas plus tard que le samedi dernier, le Maï-Maï Raia Mutomboki s’est permis de prendre le contrôle du centre minier de Punia avec ses 30.000 habitants et ses fabuleux gisements où il y a tout. Mutomboki, un tueur froid qui laisse mort et désolation sur ses passages dans le Sud-Kivu y a fait une macabre démonstration des forces avant d’y être chassé le dimanche 16 février par les Fardc, mais des populations entières étaient déjà en errance en brousse pour éviter des exécutions sommaires de ce criminel qui ne connaît rien d’autre que l’effusion du sang.
Punia n’est cependant pas un cas isolé. Hier lundi, un autre chef Maï-Maï, illustre criminel du nom de Shetani, qui veut dire Satan, a fait main basse sur l’agglomération de Nyamilima, au Nord-Kivu, où il a chassé un autre chef Maï-Maï tristement célèbre, Sheka et s’est installé dans cette localité qui échappe aux Fardc. Il y a installé sa loi, jusqu’à quand ?
Ce n’est pas tout au tableau des horreurs commises par des groupes armés nationaux. Au Nord-Katanga Gédéon Kyungu et le groupe Kata Kata distribuent une mort atroce en égorgeant leurs victimes et en buvant leur sang frais. C’est l’enfer de Gédéon. Si on doit suivre la logique des négociations comme actuellement à Kampala, le Gouvernement congolais devrait se mettre autour d’une même table avec tous ces tueurs dont la place est plutôt à la potence.
Sous cette logique, les Fardc n’auraient jamais récupéré Punia car il fallait donner la prime à la guerre à Mutomboki. Mais la force a eu raison de lui. Par ailleurs, la plupart de ces groupes armés nationaux étaient déjà intégrés dans les Fardc avec leurs combattants. Mais rien n’y a fait.
La force de la SADC permet à la Rdc d’éviter la réédition des primes à la guerre accordées aux différentes rébellions et en entrant dans une phase de leur éradication totale avant que les Fardc alors requinquées reprennent le flambeau.
