[Angola Press]
13/05/2013
Luanda – La situation qui prévaut á l’Est de la République Démocratique du Congo sera analysée lundi, à Johannesburg, en Afrique du Sud, au cours d’une rencontre tripartite entre les ministres sud-africain et congolais des Affaires étrangères.
A cet effet, une délégation du ministère angolais des Relations Extérieures, conduite par le titulaire du portefeuille, Georges Rebelo Chicoty, a quitté Luanda, pour l’Afrique du Sud.
Dans une brève déclaration à l’Angop, á l’aéroport international « 4 de Fevereiro », le chef de la diplomatie angolaise a dit qu’ils procéderaient à une concertation dans le cadre du mécanisme tripartite de relation et de coopértion adoptée RDC-Angola-Afrique du Sud, soulignant que sur la base de ce plan, « nous allons échanger d’idées, en vue de renforcer et rendre efficace les mécanismes établis.pour garantir son ample application ».
Créé en mars dernier, à Luanda, lors de la réunion des présidents des ces trois pays, le mécanisme vise à garantir la concertation des positions pour appliquer l’accord-cadre pour la paix, la stabilité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs, avec l’implication des pays voisins, des organisations régionales et de l’ONU, signé le 24 février de cette année, à Addis-Abeba, en Ethiopie.
L’accord vise à mettre un terme aux recourants cycles de conflits et de violence en RECongo, entre les forces gouvernementales et les groupes armés, qui ont déjà provoqué de milliers de morts et porès de deux millions de déplacés.
L’Angola et l’Afrique du Sud ont de liens spéciaux de coopération avec la RDC, et les trois pays ont des intérêts spécifiques communs à protéger qui peuvent configurer sur un partenariat stratégique durable.
« Cela ne s’appuie cependant sur pratiquement aucune donnée empirique. La foi en l’option militaire est exagérée par l’idée fausse que seule la violence peut mettre fin à la violence […] »
« Le dispositif humanitaire est devenu un élément presque permanent dans la région. Il aide depuis une vingtaine d’années les personnes touchées par de multiples déplacements et des cycles de violences répétés alors que les efforts déployés pour changer les causes sous-jacentes du conflit ont été insuffisants et inefficaces. »
Selon M. Mahony, les décideurs ont mené une politique de la « taille unique » contre les groupes armés en RDC. « Les gens ont tendance à trop simplifier les choses ou s’en tiennent à une interprétation extrême des groupes armés […] Les gens présupposent qu’ils sont dénués de mesure et fermés à toute négociation ou communication […] Cela ne s’applique pas seulement à la RDC. C’est vrai partout ailleurs ».
« Je ne rejette pas catégoriquement la possibilité qu’une telle approche ne fonctionne pas avec certains groupes armés, et une opposition militaire efficace serait peut-être plus à même de dissuader certains groupes armés de perpétrer des violations des droits de l’homme. C’est concevable, mais cette théorie doit être le résultat d’une analyse spécifique détaillée et non d’une approche générique instinctive. »
Difficultés opérationnelles
« Les solutions ont été proposées avec une telle précipitation que l’on a sous-estimé les difficultés que représentait le fait de mener des opérations dans une région aussi reculée et complexe », a dit André Roux, auteur d’un récent document d’information pour ISS sur le déploiement de la SADCBrig.
Selon M. Roux, on peut douter de la capacité de la SADCBrig « à mener de manière efficace des opérations de combat intégrées. Les bataillons ont des doctrines opérationnelles différentes et utilisent toute une variété de techniques de déploiement tactique et des équipements militaires qui sont rarement interchangeables. Ils peuvent donc combattre en unités séparées, mais leur capacité à opérer ensemble au sein d’une même brigade soulève des doutes. »
Il est prévu que la SANDF transfère ses troupes servant dans la MONUSCO vers la SADCBrig, qui devrait opérer en collaboration avec les FARDC. Les expériences passées de coopération entre la SANDF et les FARDC semblent cependant avoir posé des problèmes. « Les membres de l’armée locale [FARDC] ne partageaient pas les informations et ils volaient tout ce qu’ils trouvaient sans la moindre gêne », affirme un rapport d’ISS de juin 2012 sur les relations entre les deux armées.
Selon M. Roux, outre les difficultés d’harmoniser les « tactiques et doctrines » militaires, il existe également un risque de « scénario de type contreinsurrectionnel prolongé caractérisé par des atrocités commises par les rebelles et anéantissant des villages entiers afin de détourner l’attention de la brigade pour qu’elle se mette en mode défensif et se concentre sur la tâche difficile de protéger les civils plutôt que sur celle de neutraliser les groupes armés illégaux […] »
« S’agit-il encore une fois d’une opération de maintien de la paix de fortune qui peinera à répondre aux attentes élevées qui ne prennent pas en compte la difficile réalité de la situation ? » s’interroge-t-il.