[L’Avenir]
Les rebelles du Mouvement du 23 mars ont la peau très dure. Malgré leur volonté apparente de regagner la table des négociations à Kampala, le M23 se rend encore coupable de crimes contre l’humanité en arrêtant plus de 50 civils à Kiwanja, cité située à quelque 70 km de Goma • Ceci fait suite au bouclage qu’ils ont organisé le lundi 10 juin dernier sous le label de ratissage dans cette partie du territoire national qu’ils se revendiquent pour au moins 5 ans, aux côtés des Forces armées de la Rdc, si celles-ci le désirent • Kinshasa, la brigade de l’Onu et le successeur de Roger Meece, l’Allemand Martin Kobler devront déjà affûter leurs armes face à ce traditionnel défi car le dernier virage vers la balkanisation du pays est entamé. Les rebelles du M23 sont accusés d’avoir arrêté, lundi 10 juin, plus de cinquante personnes dans la cité de Kiwanja, à 70 km au Nord de Goma, province du Nord-Kivu (…)
Quid des patrouilles de la Brigade de l’Onu
Ce sabotage du M23 a lieu au moment où la brigade d’intervention de l’ONU poursuit son déploiement à Goma, appuyée par des chars de la Monusco qui patrouillent dans Goma. A en croire les responsables de la Monusco, Mission des Nations Unies pour la stabilité de la RDC, la totalité du contingent tanzanien et une partie du contingent sud-africain seraient d’ores et déjà arrivées.
La brigade d’intervention de la Monusco, qui pourrait être effective d’ici la fin du mois prochain, s’installe progressivement dans la capitale provinciale du Nord-Kivu. La totalité du contingent tanzanien est déjà sur place, tout comme une partie du contingent sud-africain, soit environ 1 000 hommes sur les 3 000 attendus. D’ici la mi-juin, deux tiers des troupes devraient être déployés, selon la Monusco. Elles devraient être principalement basées autour de Goma.
Les gradés ont d’ores et déjà effectué des reconnaissances de terrain aériennes et terrestres, tandis que les soldats ont commencé leurs patrouilles. La particularité de cette brigade est d’être dotée d’un mandat offensif, tout en conservant sa mission de protection des civils.
« Ils partent dans cette mission offensive pour neutraliser des groupes armés, des objectifs qui sont ciblés. Mais dans son mandat, réitéré avec plus de force encore, figure également la protection des civils. Ils ne peuvent agir que dans le cadre du respect strict du droit international et du droit international humanitaire », insiste le porte-parole de la brigade au Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Abdoul Ndiaye.
Mais au moment où le torchon brûle, restera-t-on à attendre le nouveau commandant des forces onusiennes, le Brésilien Carlos Alberto Dos Santos Cruz, qui lui s’est rendu à Goma hier mardi pour une première visite de terrain ? En tout cas, se limiter aux simples patrouilles, entretemps observer les civils qui sont censés être les premiers bénéficiaires de toutes ces opérations onéreuses croupir sous le joug étranger, les comptes ne sont pas bons.
Martin Kobler a du pain sur la planche
Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a annoncé lundi dernier la nomination de l’Allemand Martin Kobler comme son Représentant spécial en République Démocratique du Congo (RDC) et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO).
Le nouveau Représentant spécial vient succéder à l’Américain Roger Meece, qui arrive au terme de son mandat en juillet prochain. Martin Kobler dirige actuellement la mission d’assistance de l’ONU en Irak. M. Kobler, 60 ans, a plus de 25 ans d’expérience, d’abord comme diplomate pour son pays puis au sein de l’ONU. Avant l’Irak, il avait participé à la mission d’assistance de l’ONU en Afghanistan (2010-2011) et été ambassadeur allemand en Irak et en Egypte.
Il avait aussi servi comme chef de cabinet de l’ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer de 2000 à 2003. Le Secrétaire général lui exprime sa gratitude pour sa contribution remarquable et son dévouement dans l’appui à la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO, durant ces trois dernières années.
A son actif, M. Kobler apporte avec lui une vaste expérience dans l’élaboration des politiques internationales relatives aux zones de conflit, ayant passé plus de 25 ans au Ministère des affaires étrangères de l’Allemagne et aux Nations Unies, en tant que haut fonctionnaire. Il jouit en outre d’un CV rempli aussi bien de l’Irak que de l’Afghanistan où il a joué un rôle semblable pour le compte des Nations Unies,… Toutefois, ce qu’attendent les Congolais ce n’est pas le changement de têtes, même arrivées fin mandat. L’Allemand fera-t-il mieux que ses prédécesseurs ? L’avenir nous dira quoi.