La menace de la LRA toujours présente dans le nord-est de la RD Congo, selon une religieuse

 

 [AFP]

05/10/2013

« Ca continue. il n’y a pas encore de calme »: Pour Soeur Angélique Namaika, une religieuse congolaise qui vient de recevoir le Prix Nansen pour les réfugiés, la menace de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) est toujours bien présente dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). « Les déplacés ont toujours peur. Il n’y a pas moyen qu’ils puissent rentrer chez eux. Celui qui a le courage de rentrer, on entend parfois qu’il a été tué », affirme cette religieuse de 46 ans, lors d’un passage à Paris dans le cadre d’une tournée européenne. « Dungu ne connaît pas les attaques de 2009 qui ont fait déplacer tout le monde. Mais dans la périphérie, ça continue encore », dit-elle à quelques journalistes, rapportant des « témoignages récents ». « On entend que telle personne a été tuée et des pillages par ci par là, il n’y a pas encore de calme. Sur la route de Doruma (près de la frontière avec le Soudan), on a encore tué des gens », témoigne la Soeur. Et selon elle, la LRA est toujours derrière toutes ces violences. « Ceux qui ont été enlevés et qui reviennent de là, ils parlent de la LRA parce qu’ils la connaissent, parce qu’ils ont transporté les fardeaux, les choses pillées ». D’innombrables déplacés ont été enrôlés de force dans les rangs de la LRA. Cette rébellion, active depuis 1988 dans le nord de l’Ouganda, a exporté ses combattants et leur cortège d’atrocités dans les pays voisins, et notamment en RDC en 2005. A Dungu, à moins de quelque 300 kilomètres de la frontière ougandaise, les violences ont culminé en 2009. Selon le HCR, la région de la province orientale compte 320.000 déplacés du fait de la guérilla de la LRA. « Pour moi, c’est la LRA qui est à l’origine de tout ce banditisme. S’ils déposent les armes, s’ils sortent de la brousse, on va savoir si ce n’est plus la LRA, mais pour moi, aussi longtemps qu’ils sont dans la brousse, ce sont eux (les combattants de la LRA) qui sont à l’origine de tout cela. Si la LRA n’était pas venue avec cette façon de tuer, de piller, d’autres personnes ne les auraient pas imités », affirme la religieuse.

Sœur Angélique a reçu lundi à Genève le Prix Nansen, doté de 100.000 dollars, du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies pour son action à Dungu (nord-est de la RDC) en faveur de femmes déplacées.

A Paris, la sœur a demandé à Yamina Benguigui, ministre française déléguée à la Francophonie, de l’aider à créer « un centre de santé, une école » et « un restaurant bien équipé » pour que les quelque 150 femmes dont elle s’occupe puissent vendre la nourriture qu’elles préparent et subvenir aux besoins de la dizaine d’enfants qu’elles élèvent, chacune.

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