[AFP]
24/10/2013
L’organisation Médecins sans frontière a déploré jeudi une intensification des combats dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo qui met en danger les civils et le travail des humanitaires, qui peinent à assurer leur mission. L’armée congolaise et la milice Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) s’affrontent depuis plusieurs semaines dans le Sud d’Irumu, un territoire de la province Orientale (Nord-Est). Mais « les affrontements s’intensifient depuis le 21 octobre », s’inquiète MSF dans un communiqué. « Cette situation affecte directement les populations, dont plus de 100.000 personnes ont été forcées de fuir leurs foyers et vivent dans la peur des tirs et des pillages systématiques », est-il ajouté. D’autant que même les structures sanitaires ne sont pas épargnées. « En septembre, des affrontements intenses se sont déroulés dans l’enceinte même du centre de santé de Geti État, appuyé par MSF, causant la mort d’un infirmier du ministère de la Santé et blessant trois patients hospitalisés. Au cours des dernières semaines, la plupart des structures sanitaires de la zone ont été pillées, voire saccagées », explique MSF.
« Cette situation est inacceptable », a dénoncé Fred Meylan, coordinateur d’urgence de MSF à Geti, cité dans le texte. Suite aux récents combats près de sa base à Geti, MSF a dû réduire ses équipes et reporter sa campagne de vaccination contre la rougeole, alors qu’une épidémie sévit dans une partie de la région depuis plusieurs mois.
« Nous avons réussi à maintenir les services d’urgence vitale et à soigner des blessés jusque-là, mais il est impératif que les parties au conflit respectent l’intégrité des structures sanitaires », a plaidé M. Meylan.
MSF regrette par ailleurs une « réponse humanitaire (…) très insuffisante, notamment dans les zones périphériques stables » où se sont installés des déplacés. Ces derniers « luttent au quotidien pour répondre à leurs besoins les plus basiques. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux n’a plus accès aux soins », souligne M. Meylan.
« Les populations sont tout simplement livrées à elles-mêmes », a-t-il insisté.
Depuis le début de la crise, MSF a notamment effectué 43 interventions chirurgicales de blessés, et admis 165 patients pour des soins d’urgences et intensifs. Elle traite et distribue aussi plus de 100.000 litres d’eau par jour pour les déplacés et a construit plus de 350 latrines.