Retombées des Concertations Nationales : la nouvelle Majorité est née

 

[Le Phare]

7/10/2013

 

Des millions de Congolais qui ont suivi  l’atterrissage des Concertations Nationales ont retenu comme idée-force de ce forum le respect strict des « dispositions intangibles » de la Constitution. Or, dans le souci de recréer la cohésion nationale, le Chef de l’Etat a pris l’engagement d’associer l’Opposition à la gestion des affaires publiques. Si telle est l’option à confirmer incessamment par Joseph Kabila devant le Parlement réuni en Congrès, elle devrait impliquer la mise en place d’une nouvelle Majorité Présidentielle.

Cela signifie que tous les membres de l’Opposition qui seraient appelés à intégrer la future nouvelle équipe ministérielle devraient, au préalable, rompre avec leurs anciens partis ou regroupements politiques et prendre leur inscription comme nouveaux adhérents de la famille politique du Chef de l’Etat. C’est l’unique alternative qui s’offre à l’ « Autorité morale » de la MP pour ne pas violer la Constitution qui, en son article 78, alinéa premier  stipule : « Le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement ».

         Dans le cas sous examen, le Chef de l’Etat ne peut pas se rabattre sur l’alinéa 2 du même article car, jusqu’à preuve du contraire, sa famille politique n’est pas mise en minorité ni en ballottage par une autre force politique au Parlement. Nous citons : « Si une telle majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition ».

 

 

 

Le bal des chauves

 

Dans les jours et semaines à venir, l’on devrait assister à un véritable bal de chauves, au cours duquel les candidats ministrables de l’Opposition seraient contraints soit d’adhérer en solo à la Majorité Présidentielle, soit de traverser la rue avec leurs partis ou regroupements politiques. En tous les cas, la famille politique du Chef de l’Etat devrait ouvrir ses portes à de nouveaux affiliés de l’autre bord. Pendant que la liste des membres de la MP serait en train de s’allonger, celle de l’Opposition connaîtrait la situation contraire.

Le pacte républicain issu des Concertations nationales est si contraignant qu’il ne serait pas possible, à ceux qui rêvent d’entrer au Gouvernement, de se cacher. Chaque opposant ministrable devrait jouer cartes sur table et afficher une conduite conforme à son nouvel engagement politique. Cette perspective laisse penser que l’Opposition, déjà numériquement impuissante face à la machine de la MP à l’Assemblée nationale, ne va plus exister que sur papier.

 

 

Grincements de dents sous peu

 

La bataille du partage des postes ministériels va être rude au sein de la nouvelle Majorité Présidentielle. Après l’intervention du Chef de l’Etat à la clôture des Concertations Nationales, les spéculations se sont amplifiées autour du sort, voulu incertain par certains membres de notre classe politique, du Premier ministre Augustin Matata lui-même. En attendant que ce dernier sache s’il reste à son poste ou s’il va être appelé à débarrasser le palier, l’incertitude est à son comble dans les rangs de ses collaborateurs. Certains ministres qui pensaient traverser tranquillement la mandature de 2011 à 2016, sont gagnés par le doute. Beaucoup pourraient grincer les dents dans les jours à venir, au vu de la multitude de candidats ministrables par rapport aux postes à pourvoir.

Les rangs des mécontents pourraient s’élargir car de nombreux affiliés de la MP exclus de la gestion des affaires publiques depuis 2011, voient s’envoler leurs derniers espoirs d’entrer au gouvernement. La vague de nouveaux « convertis » les disqualifie définitivement.

Recommandé pour vous

A propos de l'auteur : Rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*