Köbler : les 100 jours qui ont tout changé au Nord-Kivu

 

 

[Le Phare]

22 novembre 2013

 

13 août 2013- 21 novembre 2013 : Martin Köbler, nouveau Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et patron de la Monusco (Mission de l’Organisations des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo), a accompli 100 jours dans ses nouvelles fonctions. Successeur de Roger Meece, lui-même précédé au poste de William Swing, le diplomate allemand est entré, par la grande porte, dans les annales de l’histoire de la République Démocratique du Congo. Il passe désormais, aux yeux des millions de Congolaises et Congolais, pour la pièce maîtresse du dispositif de démantèlement du M23, qui a fait la pluie et le beau temps au Nord-Kivu pendant 18 mois.

Entré en fonctions dans un climat de méfiance maximale chez des populations congolaises de l’Est gagnées par le sentiment d’abandon de la part de la communauté internationale et menacé d’être caillassé lors de sa première visite à l’Est suite au flottement constaté dans la mise en œuvre de la Brigade Internationale d’Intervention, Martin Köbler a réussi à se faire adopter en quelques semaines. A la différence de ses prédécesseurs, il a allié les paroles aux actes, en faisant participer les troupes de la Monusco et celles de la Brigade d’Intervention aux actions d’accompagnement des FARDC dans leurs offensives contre le M23.

L’étroite et permanente surveillance des frontières congolo-ougando-rwandaises par les drones de l’ONU a coupé aux armées de l’Ouganda et du Rwanda toute possibilité d’appui militaire ou logistique au colonel Sultani Makenga et ses combattants. Elle a également empêché les soldats rwandais et ougandais de se livrer à leur jeu de toujours, lequel consistait à entrer carrément en guerre dès que la situation du front tournait en défaveur des insurgés.

Avec Köbler, les filles et fils du Congo ont senti que la Monusco avait cessé d’être cette observatrice passive des massacres des civils, des viols des femmes et filles, des pillages des ressources naturelles, pour se transformer en instrument de protection des vies humaines et de lutte contre le trafic illicite des minerais congolais. Il est maintenant loin, le triste souvenir d’une Monusco accusée d’avoir assisté, en spectatrice, à la chute de la ville de Goma entre les mains des rebelles du M23 en novembre 2012.

En cent jours de mandat de leur nouveau mentor, les troupes onusiennes ont effacé le bilan négatif de 14 ans de présence onusienne en territoire congolais.

L’on peut tout dire, il serait difficile de dissocier le nom de Köbler du retour d’une paix que l’on espère durable au Nord-Kivu. Ce que les Congolais attendent encore de lui, c’est qu’il ne les déçoive dans la gestion du dossier des négociations de Kampala. Jusqu’à preuve du contraire, on veut bien croire que sa démarche visant la conclusion d’un Accord politique entre le gouvernement congolais et le M23 ne cache pas un agenda d’exhumation tacite de ce mouvement rebelle.

Au regard de la situation militaire et sécuritaire qui prévaut actuellement dans la partie Est de la RDC, où des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont retrouvé le goût de vivre et des raisons de croire en de lendemains meilleurs, il n’a pas droit à l’erreur. Qui complotait contre les populations congolaises depuis 1999 ? La question ne manquera pas de trouver de réponse dans les semaines et mois à venir.

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