[Le Phare]
14 novembre 2013
Depuis Goma où il se trouve Martin Köbler, Représentant spécial du Secrétaire général de l’Onu en RD Congo, a réagi au dernier développement de l’actualité nationale caractérisé par l’échec de la signature d’un acte officiel de fin de guerre entre les forces gouvernementales de la RDC et les éléments armés du M23. « J’étais là à Kampala, il y a quelques jours avec les autres Envoyés spéciaux afin d’assister à la fin des pourparlers. C’est regrettable. Les 5 émissaires ont regretté qu’il n’y ait pas eu la signature de ce document. Mais, nous sommes de l’avis que le processus de Kampala doit continuer… »
En effet, ces envoyés spéciaux de la communauté internationale présents à Kampala pour la signature d’un accord de paix entre le gouvernement de la RDC et le M23 regrettent que les deux parties n’aient pas conclu un accord lundi 11 novembre à Kampala. Dans un communiqué publié dans la soirée depuis Entebbe, ils ont noté que « les parties n’ont pas exprimé de différences sur les points importants du projet de document » à parafer mais ne sont pas parvenues à un accord sur le format ».
Formels, les envoyés spéciaux indiquent que « malgré un changement dans la situation militaire, il importe qu’il y ait une conclusion politique au dialogue ». D’où l’invitation aux parties à résoudre les différences en ce qui concerne le format du document et à rester attachées à un règlement pacifique du conflit.
Ils soulignent en outre que « toute solution doit permettre la poursuite de l’obligation de rendre compte pour ceux qui ont commis des crimes de guerre, des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité, y compris les crimes de violence sexuelle et de recrutement d’enfants soldats, ainsi que d’autres violations graves des droits de l’homme ».
Son regret est davantage marqué par le fait qu’il n’y avait pas de « différence dans la substance : l’amnistie, la réintégration, les questions de propriété, le régime sécuritaire, etc., sauf sur seulement le format, le titre de ce document… ». Conscient que le rapport de forces a changé maintenant avec la fin des combats, Martin Köbler a rappelé qu’il y a des ex combattants du M23 qui ont trouvé refuge dans des camps en Ouganda.
Ainsi pour lui, le problème politique demeure, malgré la disparition du problème militaire. « C’est pourquoi il faut continuer et on doit trouver aussi rapidement une solution pour les ex combattants réfugiés en Ouganda. Kampala dit qu’ils sont près de 1400, qu’il faut vérifier. Ce sont vos compatriotes, ce sont des Congolais qui ne peuvent pas rester toujours là-bas… »
Concernant justement le sort de ces combattants, Martin Köbler a indiqué que lui et les autres envoyés spéciaux ont clarifié leur position : pas d’amnistie pour les criminels de guerre, les responsables des violences sexuelles et des enrôlements d’enfants.
Il a rappelé qu’avec ses proches collaborateurs, il a parcouru la zone frontalière ougando-rwando-Congolaise pour voir, entre autres, la manière de contrôle des limites par la MONUSCO. Avec le commandant des Forces armées de la RDC, il a conféré sur le même sujet : le contrôle des frontières.
Partisan invétéré de la consolidation et de la restauration de l’autorité de l’Etat dans les zones libérées, l’Allemand a réitéré son vœu de voir l’Etat reprendre tous ses attributs, après le rétablissement de la paix.