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Le bureau du HCR à Mbandaka signale l’arrivée de certains éléments incontrôlés de l’ex-coalition rebelle de la Seleka à Gbadolite, en même temps que celle des refugiés civils qui ont traversé à Ngele. Cette localité étant difficile d’accès par véhicules, le HCR envisage d’y envoyer des agents sur des motos pour une évaluation de la situation exacte des réfugiés.
Entre dimanche 15 et lundi 16 décembre, plus de 1 800 nouveaux réfugiés centrafricains ont traversé la frontière, pourtant officiellement, pour s’installer à Zongo, portant à environ 3 200, le nombre de réfugiés centrafricains dans cette ville congolaise, a indiqué Céline Schmitt, chargée des Relations extérieures au Bureau régional du HCR. Elle signale aussi la présence de quatre cents autres refugiés centrafricains à Libenge, depuis les derniers affrontements sanglants entre les ex-rebelles de la coalition Seleka et les miliciens Anti-Balaka à Bangui.
Pour Céline Schmitt, qui intervenait à partir de Zongo, «Il s’agit surtout de femmes et d’enfants qui disent fuir l’horreur, les violences et les exactions à Bangui. Ces personnes qui traversent font preuve d’énormément de courage puisqu’elles nous disent qu’elles risquent d’être tuées en traversant. Mais, malgré cela, elles font le choix de traverser pour chercher la sécurité et la protection à Zongo.»
La même source indique que le HCR tente de gérer cette nouvelle situation avec le concours de ses partenaires. «Il nous faut plus de ressources aussi pour pouvoir gérer cette situation, pour pouvoir accueillir les gens quand ils arrivent, leur donner un abri d’urgence, leur donner un repas chaud et ensuite pour pouvoir les relocaliser vers le camp de Mole», a expliqué Céline Schmitt.
Selon le bureau du HCR à Mbandaka, jusqu’à lundi, 877 nouveaux réfugiés ont été relocalisés au camp du HCR de Mole, alors que 600 autres se trouvent dans des familles d’accueil à Zongo. Dans le territoire de Libenge, le camp de Boyabo, a, quant à lui, accueilli 403 personnes qui sont venues de Batanga. A Libenge-centre, on estime à mille le nombre de réfugiés reçus dans des familles d’accueil. Dans la localité d’Elaka, située non loin de Libenge, le HCR estime à 500 le nombre des réfugiés vivant dans des familles d’accueil. Mais cette localité est inaccessible. A Batanga, des Centrafricains arrivent par vagues successifs de petits groupes. Dimanche, le bureau du HCR faisait état de l’arrivée sur place de 61 personnes.
Plus de 47 000 réfugiés centrafricains en RDC
Actuellement, plus de 47 000 réfugiés centrafricains vivent en RDC. Environ plus de 20 000 ont déjà été transférés dans les quatre camps de réfugiés créés par le HCR, a encore indiqué Céline Schmitt. Trois de ces camps se situent dans la province de l’Equateur et un en Province Orientale.
Ces nouveaux réfugiés centrafricains ont traversé la frontière pourtant fermée par les autorités centrafricaines depuis le jeudi 5 décembre. Ils rejoignent sur le sol congolais leurs compatriotes, qui avaient fui les affrontements entre les militaires fidèles à l’ex-président François Bozizé et les ex-rebelles de la Seleka, qui ont pris le pouvoir à Bangui depuis mars dernier.ACP
Rareté des produits manufacturés à Zongo
Les produits manufacturés se sont de plus en plus rares sur le marché de Zongo depuis la fermeture de la frontière centrafricaine le 5 décembre, alors que les produits vivriers d’ordinaire vendus à la RCA, inondent les marchés de la ville, rapportent certains habitants.
Les vendeurs se plaignent du manque d’engouement des clients et regrettent les temps où ils écoulaient l’arachide, le maïs, et même le poisson frais en RCA. Les prix des vivres, produits en grande quantité mais non vendus, ont légèrement baissé. Il n’y a pas que les marchés qui sont touchés par la fermeture de la frontière. Les services de l’Etat qui fonctionnent au rythme des traversées qui s’effectuaient à grande échelle, tournent eux aussi au ralenti. Les cambistes se plaignent car le Franc CFA qui circulait grâce aux échanges entre les deux pays se fait rare depuis la fermeture de la frontière. La population attend à présent les produits manufacturés en provenance de Gemena, situé à 220 km de là. Or, le trajet routier dure près de deux semaines pour relier Zongo à Gemena. La Centrafrique a fermé sa frontière avec la République démocratique du Congo suite à la flambée de violences à Bangui, sa capitale