Mamadou Ndala : un héros pour les patriotes

(Le Potentiel)

Le colonel Mamadou Ndala, mort au front à Beni, dans le Nord-Kivu, passe désormais pour un héros. Témoignage de Mende Omalanga, ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle Citoyenneté.

J’ai eu à discuter plusieurs fois avec le colonel Mamadou Ndala que la nation congolaise va porter en terre après que des criminels dont l’enquête judiciaire va très bientôt déterminer l’identité précise, l’aient lâchement abattu la semaine dernière en périphérie de Beni au Nord Kivu. Depuis cette lâche embuscade sur laquelle la justice congolaise ira jusqu’au bout et même au-delà des premières impressions, je ne cesse de ressasser ce que Mamadou m’a dit lorsque je l’avais reçu en mon cabinet de travail quelques semaines avant l’offensive victorieuse des FARDC contre les rebelles pro-rwandais du M23 au Nord Kivu.

Sur ordre de sa hiérarchie, il était venu me soumettre un schéma de couverture par la presse nationale de l’offensive en gestation sans mettre en danger la vie des journalistes. Avec son habituelle dégaine décontractée et teintée de bonhomie, le jeune officier supérieur m’avait exprimé son admiration pour le travail de «réarmement moral» (textuel) entrepris par le Ministère des Médias et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté. «Grâce à vos enseignements, nous sommes guéris de ce complexe d’infériorité que des gens mal intentionnés même dans nos rangs nous ont inculqués face à nos ennemis. Nos troupes savent très bien à présent pourquoi nous nous battons», avait-il ajouté.

Peu après, en pleine opération «Pomme Orange» (nom donnée au plan de reconquête militaire de Rutshuru et Nyirangongo au Nord Kivu par le président Joseph Kabila), le colonel m’appela au téléphone pour m’informer de la fin d’une importante série de reportages sur la guerre dont ses troupes avaient sécurisé les réalisateurs. Ces reportages ont indéniablement contribué à réhabiliter la crédibilité mise à mal de nos forces régulières et, partant, de notre pays.

Pendant notre conversation, Mamadou me demanda avec insistance de multiplier autant que possible les communications du gouvernement (points de presse) sur les questions d’actualité et particulièrement sur la guerre d’agression. « Ces points de presse nourrissent une forte motivation patriotique au sein de la troupe et de la population en général et font perdre confiance à l’ennemi et à ses complices dans notre pays. Ceux qui veulent vous museler sont des complices des agresseurs de notre peuple. Ignorez-les. Parfois, je me permets de mettre le drapeau national sur mes épaules. C’est pour mobiliser davantage tous les nôtres autour de ce symbole permanent de la patrie et promouvoir la discipline et la loyauté à nos institutions. Je dissémine ainsi les valeurs de la nouvelle citoyenneté que vous prêchez ».

Et d’ajouter, un rien ironique dans la voix : « Excellence, je vais un jour vous adresser une requête pour me faire figurer sur la liste de vos agents chargés de promouvoir la nouvelle citoyenneté… ».

J’ai un goût de cendre amer dans la bouche en voyant aujourd’hui une certaine opposition se vautrer avec délectation dans une posture incantatoire d’exécuteur testamentaire du colonel Mamadou Ndala. Les habituelles grandes gueules du courant dit de la table rase tentent d’antagoniser la trajectoire du colonel par rapport à la vision du président de la République.

En faisant semblant d’oublier que c’est Joseph Kabila seul qui a découvert les grandes qualités de stratège et de meneur d’hommes de Mamadou et lui a confié le commandement d’une des unités d’élite de nos forces armées dont il assure le commandement suprême. Suggérer que le Chef de l’Etat dont le leadership a bénéficié des performances du chef du bataillon commando pour redorer le blason des FARDC ait pu se tirer lui-même une balle au pied en faisant éliminer sans raison apparente un de ses « jokers » est tout simplement grotesque.

On sait que la haine envers Kabila, coupable d’avoir gagné l’élection de 2011 à laquelle l’animateur du courant de la table rase était candidat, pousse ces mauvais perdants à débiter régulièrement des incongruités aussi invraisemblables les unes que les autres dans le but de discréditer ce pays et ses institutions dont la gestion leur a échappé.

Un internaute congolais de la diaspora, Nico Kadima, a dit sa révolte face à leur dernière incivilité : « On dit qu’il (Mamadou) que ses assassins ont agi sur un ordre venu de très haut. Il faut relativiser. Le flamboyant colonel Mamadou n’était pas détesté par tous au sein de la hiérarchie des FARDC, loin s’en faut. Des ennemis, il en avait certainement parmi ceux de ses frères d’armes qui, avant son ascension, avaient fait la honte du pays. Il en avait aussi dans les armées rwandaises et ougandaises à cause des lourdes pertes que ses stratégies audacieuses leur avait fait subir (…).

Plusieurs officiers et hommes de troupes des RDF et de l’UPDF ont perdu la vie aux côtés du M23. Sans oublier que  dans l’armée congolaise elle-même, le président Kabila fait de plus en plus appel à de jeunes cadres dont Mamadou était une sorte de prototype pour occuper les avant-postes. Ce n’est pas du goût de tout le monde. C’est une situation complexe surtout si on la juxtapose aux brassages imposés par les différentes négociations politiques qui ont noyauté l’armée avec quelques indécrottables ‘infiltrés’ ».

Les pourfendeurs qui en font toujours trop, se seraient même insurgés contre le transfert à Kinshasa de la dépouille de feu le colonel Mamadou et ses deux compagnons d’infortune pour des funérailles dignes de l’illustre disparu. Comme si ils souhaitaient que le colonel soit inhumé clandestinement à l’instar d’un malfaiteur dont la Nation congolaise aurait honte. Insensé.

Nico Kadima rappelle à bon escient aux nationalistes de la vingt cinquième heure qui se sont syndiqués dans la coalition pour un vrai dialogue qu’il y a peu ils affirmaient crânement qu’il n’y avait pas eu de combats au Kivu et qu’«il n’y avait pas eu de guerre à proprement parler parce que le M23 s’était retiré de lui-même ». Dégouté, il interpelle cette coterie politicienne sans foi ni lois : « La récupération de ce drame par ceux qui se sont naguère moqués des FARDC et qui prétendaient que nos troupes n’avaient rien fait et ne pouvaient rien faire me dépasse. Les voilà devenus subitement des grands experts en matière des performances des FARDC.

La question à leur poser est celle de savoir d’ou peut bien provenir la bravoure du colonel Mamadou qui appartenait de son vivant comme tous ses frères d’armes à cette armée de la RDC dont ils n’ont de cesse dire pis que pendre. Selon leur propre jargon répandu aujourd’hui encore aux quatre vents par Internet, Mamadou était un ‘collabo’ (traduction : quelqu’un qui travaille aux ordres du régime Kabila). De qui se moquent-ils ? ». Il ne croyait pas si bien dire.

En un mot comme en cent, Mamadou Ndala était un officier patriote, nationaliste et talentueux que le président Joseph Kabila Kabange a remarqué et auquel il confia de hautes responsabilités dans l’exercice desquels il a forcé l’admiration de la Nation mais aussi le ressentiment des ennemis de la paix et la jalousie de quelques autres. Il faut cesser d’instrumentaliser son sacrifice pour salir et affaiblir un pays et ses institutions que le de cujus a servi fidèlement et qui sont les grands perdants de sa disparition inopinée.

Nous Congolais, commencions à rêver de reconstruction, de paix et  d’émergence grâce à la vision de Joseph Kabila et au volontarisme courageux de patriotes comme le colonel Mamadou. Ses assassins, quels qu’ils soient, tout comme les terroristes qui ont attaqué Kinshasa et Lubumbashi le 30 décembre veulent nous ramener aux cauchemars des séditions et des sévices dont notre peuple est fatigués.

Il n’y a aucune place dans le Congo d’aujourd’hui ni pour les hordes qui ont endeuillé la nation à Kinshasa, à Lubumbashi et à Beni, ni pour ceux qui les soutiennent d’une façon ou d’une autre, y compris en s’évertuant à leur trouver des excuses.
LAMBERT MENDE OMALANGA.

Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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