(La Prospérité)
…L’accord-cadre reste la meilleure chance de réaliser une paix durable dans la région des Grands Lacs’’, a déclaré Mme Mary Robinson, Envoyée Spéciale du SG de l’ONU dans la région des Grands Lacs qui a pris part, par vidéo conférence, à la réunion du Conseil de sécurité de ce lundi 13 janvier 2014. Car, pour elle, la ‘‘région traverse une nouvelle période de turbulences’’. Aussi, malgré les progrès réalisés en RDC, il est crucial d’accélérer la mise en œuvre de cet Accord pour la paix, la sécurité et la coopération’’, a-t-on insisté le lundi dernier à la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu à New York. Pour Mary Robinson, il est temps de travailler à une plus grande intégration économique par des accords pour mettre en œuvre les projets économiques transfrontaliers. A ce sujet, d’ailleurs, l’Envoyée Spéciale de Ban Ki-moon prévoit d’organiser un forum régional sur l’investissement du secteur privé au cours de la première moitié de l’année 2014. C’est le message qu’elle apporte aux Chefs d’Etats et de Gouvernement qui prennent part, dès ce mercredi à Luanda, au 5ème Sommet de la CIRGL, outre l’appel au respect des engagements souscrits dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, signé le 24 février 2013.
A ce Sommet, le Président Angolais, José Eduardo Dos Santos va succéder à Yoweri Kaguta Museveni à la tête de la CIRGL
Avec pour thème : ‘‘Promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et le développement dans la Région des Grands Lacs’’, ce sommet planchera, en priorité, sur les compromis des pourparlers de Kampala conclus à Naïrobi, au Kenya.
Trois discours sont attendus à l’ouverture de ce sommet, après le dîner officiel qui sera offert aux hôtes de marque du Président angolais. Il s’agit de discours du Chef de l’Etat angolais, Dos Santos, en sa qualité de nouveau président de la CIRGL ; des Envoyés Spéciaux de l’UA et de l’Onu ainsi que de celui du président sortant de la Conférence, M. Museveni.
La problématique de l’insécurité dans la région, notamment, en RDC, au Sud-Soudan, mais surtout, en RCA, sera au centre des discussions.
En ce qui concerne, particulièrement, la RDC, il sera question d’évaluer la mise en œuvre des textes signés, séparément, par Kinshasa et le M23, à Naïrobi, au Kenya.
Le Budget de l’organisation, pour l’exercice 2014/2015 fera, aussi, l’objet des échanges.
Présents à Luanda, depuis samedi et dimanche derniers, les Ministres de la défense recevront, en marge de cette réunion, des rapports des rencontres des responsables des services d’intelligence et des Chefs d’états-majors des armées des Etats membres qui seront présentés au Président en exercice.
Recevant ses homologues, le Ministre Angolais de la Défense, Cândido Pereira a souligné que les dirigeants de la CIRGL ont l’obligation de promouvoir, par le biais d’actions pratiques, l’esprit de solidarité, d’entraide et d’harmonisation des idées, toujours dans la perspective de trouver des meilleures solutions, pour les problèmes qui affligent les Etats, notamment, les conflits qui les ravagent.
Très optimiste, le Prof. Ntumba Luaba, ci-devant Secrétaire Exécutif de la CIRGL, pense que ce Sommet, le 5ème du genre, pourrait contribuer au renforcement des liens géostratégiques entre Etats membres de cette organisation qui poursuit, selon lui, des objectifs nobles et grands. Dans la mesure où elle vise à créer une zone de paix, de sécurité, de stabilité et de développement durable.
La RDC, pense son Ambassadeur accrédité à Luanda, M. Bernadin Mayele, considère que la présidence angolaise à la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs est une plus-value pour la région. Ce point de vue est partagé par plusieurs analystes qui sont d’avis que la présidence ougandaise, doublée de sa médiation, ont été partisanes. L’Ouganda étant, plusieurs fois cité par le panel d’experts de l’Onu, comme étant l’un des soutiens avérés de la rébellion du M23. Ce qui leur fait dire qu’avec la présidence angolaise, il y a beaucoup plus de chance que les différentes recommandations autour des conclusions de Nairobi connaissent un début de mise en œuvre.
Toutefois, la RDC devra rester sur ses gardes. La mise en œuvre de l’accord-cadre doit être une affaire de tous les 12 Etats membres. Le Congo-Kinshasa, à lui tout seul, ne doit pas porter tout le poids de l’insécurité dans la région. Surtout que depuis 1994, il a toujours été victime de sa bonne foi et de son hospitalité.