(RFI)
En RDC, le parti d’opposition UDPS s’inquiète pour l’un de ses représentants dans la province du Kasaï-Oriental. Bruno Kabatshi a été interpellé, le 2 janvier, après avoir participé à une émission de radio dans la ville de Mbujimayi, avant d’être transféré le même jour à Kinshasa. Selon les informations de RFI, l’opposant est interrogé dans les locaux des services de renseignements à Kinshasa. Il n’a toujours pas été présenté à la justice. Son interpellation selon son parti, mais aussi selon le gouvernorat, fait suite à ses déclarations sur les attaques menées le 30 décembre à Kinshasa et Lubumbashi qui ont fait cent trois morts selon un décompte officiel.
Ce sont les propos de Bruno Kabatshi lors d’un débat radio en direct le 2 janvier dernier, qui ont valu à l’opposant d’être interpellé. Kabatshi aurait déclaré sur la RTF, une radio du diocèse de Mbujimayi, que les événements du 30 décembre étaient une machination montée par le président Kabila.
Il aurait également dit que Kabila serait sous peu délogé. C’est tout du moins ce que rapporte le gouverneur de la province du Kasaï-Oriental. Alphonse Ngoy Kasonji a précisé à RFI que des membres de l’ANR sur place, l’agence nationale des renseignements, avaient reçu pour instruction de le transférer à Kinshasa pour des interrogatoires.
Flou judiciaire
Contacté par RFI, le porte-parole du gouvernement Lambert Mendé, a pourtant assuré sur notre antenne mardi que personne en RDC n’était arrêté pour ses opinions politiques. Six jours après son arrestation, Bruno Kabatshi n’a toujours pas été présenté au procureur général de la République qui, joint par nos soins, a dit « ne rien connaître de l’homme ni de l’affaire ».
RFI a par ailleurs eu la confirmation que Jean Michel Kabangu Mpanya, le journaliste de la RTF qui avait animé l’émission incriminée, vit dans la clandestinité suite à des menaces de mort transmises par des anonymes sur son téléphone portable.