(Le Potentiel)
l n’y a pas de bras de fer entre la Monusco et le gouvernement congolais sur la question relative au déploiement des troupes onusiennes au Katanga. La Monusco va bel et bien déployer ses éléments à Manono, Pweto et Mitwaba, une zone baptisée de « Triangle de la mort » à la suite de l’activisme des milices dans cette partie de la RDC.
Deux semaines après sa visite officielle au Katanga, Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC et chef de la Monusco, « ne pouvait pas rester indifférent » à la détérioration de la situation sécuritaire et la désolation dans laquelle se trouvent les habitants de Manono, Pweto et Mitwaba. Raison pour laquelle, il avait instruit le général Santus Cruz, commandant de la Force de la Monusco, à tout mettre en œuvre pour déployer les troupes onusiennes dans cette partie de la province du Katanga.
Toutes ces précisions ont été données hier mercredi 26 février à Kinshasa par Charles Antoine Bambara, porte-parole intérimaire de la Monusco au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission onusienne en RDC.
Il répondait ainsi à une question de la presse relative à certaines allégations faisant état de « quelques désaccords » entre la Monusco et le gouvernement congolais sur le déploiement des troupes onusiennes au Katanga.
Selon lui, il n’y a pas de désaccord entre les deux parties sur cette question. « Il faut savoir que lors de sa visite officielle au Katanga, il y a deux semaines, Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en RDC, a vu précisément à Manono, Pweto, et Mitwaba, une zone baptisée Triangle de la mort, la désolation des populations civiles, les atrocités commises par les Maï-Maï Bakata-Katanga sur les populations civiles, des maisons incendiées par ces miliciens », a-t-il expliqué. Avant de renchérir : « Face à cette situation, Martin Kobler ne pouvait pas rester indifférent. Raison pour laquelle il a instruit le que les troupes onusiennes soient déployées dans cette partie de la province du Katanga ».
Pour Charles Antoine Bambara, le chef de la Monusco a pris cette décision conformément aux attributions qui lui ont été confiées par les Nations unies.
« Martin Kobler n’agit pas en dehors de notre mandat, de notre Résolution qui nous recommande d’attaquer tous les groupes armés encore actifs, non pas seulement dans l’Est de la RDC, mais sur l’ensemble du territoire national du pays », a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « Nous agissons dans ce cadre qui nous lie, nous met en liaison avec les FARDC ».
Le climat sécuritaire dans plusieurs zones du Katanga demeure « volatile » et « imprévisible » suite à l’existence de foyers de tension et à la résurgence des activités de différentes groupes Maï-Maï actifs dans cette partie de la province. Face à cette situation, Martin Kobler, chef de la Monusco, tient absolument au déploiement des troupes onusiennes au Katanga.
Mardi 25 février, le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, a, cours d’un point de presse à Kinshasa, déclaré que le gouvernement congolais a apprécié la décision de la Monusco de déployer ses troupes au Katanga.
Toutefois, il a souligné que « le gouvernement congolais voulait rappeler vivement que les modalités d’appui devront être définies selon les procédures prévues par l’accord de siège SOFA ».