(Le Potentiel)
Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont déclenché des combats depuis hier lundi 17 février contre les rebelles de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS) à Nyabiondo. C’est à une dizaine de kilomètres du chef-lieu du territoire de Masisi.
Dernier objectif pour les FARDC, c’est la localité de Lukweti, selon le porte-parole militaire au Nord-Kivu, cité par radio Okapi. Située à environ 10 km de Nyabiondo, cette zone sert de base arrière aux rebelles de l’APCLS.
Entre-temps, plusieurs villages sur l’axe Masisi-centre et Nyabiondo sont passés sous contrôle de l’armée régulière à l’issue des opérations militaires menées le dimanche 16 février. C’est à Nyabiondo même, que se sont concentrés depuis dimanche, le gros de combattants APCLS, signalent les sources locales. Ces miliciens tentent de freiner l’avancée des forces régulières qui ont déjà le contrôle d’au moins cinq villages dont Luashi, Bukonde, Kahutu, Kasho et Bonde sur cet axe.
Pour le porte-parole militaire du Nord-Kivu, une fois l’étape de Nyabiondo franchie, les FARDC vont pourchasser les APCLS jusqu’à Lukweti, quartier général de ces combattants.
D’autre part, la Société civile locale signale que plusieurs familles ont vidé Nyabiondo depuis le lancement de l’assaut des FARDC contre les rebelles. Certaines ont pris la direction de la brousse. D’autres ont trouvé refuge sur place autour de la base des Casques bleus de la Monusco. L’on signale également le déplacement des populations de Luashi, Bukonde et Bonde ainsi que l’incendie de plusieurs habitations. Les populations de ces villages sont dans des familles d’accueil à Masisi-Centre. Parmi elles, une dizaine a traversé hier même la frontière congolaise pour trouver refuge à Gisenyi au Rwanda.
Par ailleurs, à Kibariza et Muhanga dans le territoire de Masisi, la situation sécuritaire reste inquiétante. Les signaux du retour de la vie à la normale sont loin d’être visibles. Une semaine après les combats qui ont opposé les FARDC aux rebelles APCLS, plusieurs maisons sont toujours vides. Les activités dans les écoles restent paralysées et les habitants de ces secteurs s’inquiètent encore de la sécurité, préalable pour rentrer dans leurs villages abandonnés. Ils se sont réfugiés dans la cité voisine de Kitshanga. Les écoles, les hôpitaux, les habitations et même l’unique radio de la localité de Kitshanga FM Kibarizo ont été systématiquement pillés par des hommes armés.
Pour cette population qui se dit abandonnée, le gouvernement doit fournir plus d’effort pour éviter la tragédie de février 2013 qui avait coûté la vie à plusieurs habitants de Kitshanga.