(Le Potentiel)
Mary Robinson vient de commémorer, depuis le mardi 18 mars, le premier anniversaire de sa nomination au poste d’envoyée spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs.
Saisissant cette opportunité, l’émissaire de Ban Ki-moon est revenue sur la première année de son mandat et ses activités à réaliser au cours de cette année dans le cadre de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région.
Selon Mary Robinson, au-delà des discours et des promesses politiques, l’accord-cadre d’Addis-Abeba est un « cadre de l’espoir ». Raison pour laquelle, elle souligne que cet accord-cadre « exige un engagement de haut niveau qui devrait se traduire par la mise en œuvre de mesures visant l’instauration de la sécurité, le développement des moyens de subsistance, la promotion de la justice et de la paix ».
Un impact réel
Cette année, Mary Robinson promet de « s’engager dans des activités qui auront un impact réel sur la vie des populations ».
Dans un communiqué de presse, l’émissaire de Ban Ki-moon pour la région des Grands Lacs rappelle que « la première année de son mandat a été largement consacrée à la création et à l’avancement des éléments fondamentaux d’un mécanisme, celui de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération ».
Aux termes de cet accord, les acteurs régionaux et nationaux se sont engagés mutuellement à mettre en œuvre des activités concrètes visant la résolution des causes profondes d’un conflit qui a causé beaucoup de souffrances à de nombreuses personnes pendant plusieurs années dans l’Est de la RDC.
Ces éléments fondamentaux comprennent la création d’un Mécanisme régional de suivi composé de chefs d’Etat des 13 pays signataires pour conduire le processus, la mise en place à la fois d’un Comité technique d’appui au mécanisme régional de suivi des progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements. Il y a également un Mécanisme national de suivi pour élaborer et suivre de près les efforts consentis par la RDC pour respecter ses engagements vis-à-vis de l’Accord-cadre.
La première année de son mandat en tant qu’envoyée spéciale a également vu la défaite du Mouvement du M23 et l’aboutissement du «Processus de Kampala» avec la signature des Déclarations de Nairobi au mois de décembre 2013.
Ces documents sont à la base d’une feuille de route adoptée d’un commun accord pour mettre fin de manière durable à ce chapitre crucial du conflit dans l’Est de la RDC.
Fort de ces réalisations et des outils mis en place, l’envoyée spéciale compte réaliser, au cours de la deuxième année de son mandat, de véritables dividendes de la paix pour les populations de la région, particulièrement les femmes et les jeunes.
L’envoyée spéciale déplore les souffrances infligées par ce conflit sur la population congolaise de la RDC où, en plus des six millions de morts enregistrés, un nombre inacceptable de femmes et de filles continuent d’être victimes de violences sexuelles.
Elle exprime cependant son admiration pour la résistance dont ont fait preuve les populations de la région des Grands Lacs, surtout les femmes et les jeunes, face à ce conflit mortel qui dure depuis trop longtemps.
Deux évènements importants
Cette année, elle compte également appuyer de manière active deux évènements importants : le sommet des jeunes de la CIRGL et le sommet des enfants de l’UNICEF pour la paix.
Ces deux rencontres visent à attirer l’attention de la communauté internationale sur les questions qui minent la jeunesse et à créer des emplois pour les jeunes, comme élément clé à la paix durable.
L’accent sera également mis sur les initiatives de développement afin de combler le vide créé par la fin du conflit.
En collaboration avec la CIRGL, son bureau prévoit d’organiser une conférence sur l’investissement dans le secteur privé de la région des Grands Lacs vers la fin de cette année.
Cette rencontre de grande envergure verra la participation des investisseurs de renommée internationale, des entreprises locales, régionales et internationales, de même que des décideurs pour attirer les investissements dans la région, promouvoir le développement économique, renforcer la coopération transfrontalière et créer des opportunités d’emplois pour les hommes et les femmes de la région.
De plus, la Banque mondiale apportera un appui de 1 milliard de dollars sur deux ans pour financer des projets dans la région des Grands Lacs. La moitié, c’est-à-dire 50%, de ce montant sera déboursé d’ici le mois de mai 2014, et ciblera en priorité les infrastructures et les projets qui font la promotion de l’égalité des sexes.