Quelle finalité ?

(La Prospérité)

La démarche du Député national Martin Fayulu visant à récolter cent mille signatures, pour descendre l’Abbé Apollinaire Malumalu de son piédestal, évolue à pas de nain. Les coins chauds de Kinshasa ont été investis par les membres de la plateforme «Sauvons la RDC» afin d’arracher plus de paraphes auprès des kinois. Premier constat après 15 jours, l’opinion ne semble pas adhérer à cette logique. Pourtant lancé avec pompe le 18 février 2014, la fameuse pétition n’aura récolté que 12.300 signatures, dans une mégalopole de plus de dix millions d’habitants. Qu’est-ce qui bloque ? Là est toute la question. Pour nombre d’observateurs, une bonne partie de kinois n’a pas su mesurer la portée de cette démarche. D’aucuns seraient, de plus en plus désintéressés, par cette question. Encore que Fayulu et les membres de la plateforme «Sauvons la RDC» n’ont pas pu, eux aussi, suffisamment vulgariser, en amont, le  bien-fondé de cette démarche. Autre chose. Même si les initiateurs de cette fameuse pétition parvenaient à monter sur tous les toits et crier à gorge déployée pour une adhésion massive à la démarche, quelle en sera la finalité ? Dès lors que l’on sait pertinemment bien que cette pétition doit être adressée au Bureau de l’Assemblée nationale pour qu’après examen, les élus décident sur la nécessité ou pas de défénestrer le calotin.  Déjà, le Règlement intérieur de la CENI, tout comme la loi organique portant organisation et fonctionnement de cette institution, reste aphone quant à la procédure de démission des membres de cette centrale électorale. Les initiateurs de cette action miseraient-ils sur la Constitution pour réussir leur démarche ? A ce point de vue, la marge de manœuvres est toute aussi réduite pour les pétitionnaires. Comment espérer faire aboutir une telle initiative alors que l’on sait déjà qu’elle ne rencontrera pas l’assentiment de la plus grande majorité de députés. Eux qui, malgré l’indépendance que devrait recueillir la désignation du Président de la CENI, s’y étaient quand même mêlés pour soutenir le comeback de Malumalu. Alors, cette pétition est-elle initiée pour rire ? Sinon, quelle réelle incidence peut-elle avoir sur le cours normal des évènements, si ce n’est d’agiter l’agora politique afin de maintenir la pression sur ce prêtre. Une pression avec, en toile de fond, une intention de garder en permanence une sorte d’épée de Damoclès sur la tête du Président de la CENI. Question de le rappeler constamment à l’ordre. Puisqu’en réalité, cette pétition aux allures d’une bombe que l’on amorce froidement, risque d’être, in fine, un sacré pétard mouillé. Dans le sens que cette démarche harassante peut s’avérer infructueux. Nonobstant des indices qui n’augurent pas un aboutissement heureux de la démarche, leurs initiateurs tiennent mordicus à faire éjecter Malumalu de son fauteuil. L’accusant d’une quelconque planification de la tricherie orchestrée depuis les officines occultes de la Majorité présidentielle. Cependant, en lieu et place d’une démarche qui laisse peu de chance d’aboutir, l’élu de la Lukunga devrait, aux yeux de certains analystes, être focalisé sur un combat à l’interne. C’est-à-dire, prendre part aux différents entretiens qu’organise la CENI pour protester de l’intérieur. Histoire de faire comprendre à la plénière de la CENI qui est l’organe décisionnelle, les inquiétudes exprimées à ce sujet.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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