(Le Potentiel)
Travailler pour parvenir à une confiance mutuelle entre la population et les forces de sécurité dans le territoire de Walikale, c’est l’appel lancé aux autorités locales par le député national Juvénal Munubo Mubi. L’organisation d’un dialogue permanent entre la population et les services de sécurité à Walikale, c’est l’option proposée par le député national Juvénal Munubo, en vue de parvenir à une relation « forces de l’ordre-population », marquée par une confiance réciproque. La proposition de l’élu de Walikale aux autorités territoriales fait suite aux différentes inquiétudes lui exprimées par la population sur place. Joint au téléphone, le député national Juvénal Munubo a indiqué que la population continue à se plaindre des exactions commises par des personnes identifiées comme appartenant aux forces de sécurité (armée, police). « Je crois qu’il faut aller beaucoup plus vers le dialogue entre la population et les forces de sécurité. Il y a encore ces relations des forces qui intimident. Ce ne sont pas encore des relations marquées par la confiance mutuelle », a-t-il déclaré. Ainsi, il a proposé une approche entre les parties en ces termes : « Il faut vraiment travailler pour parvenir à cette confiance mutuelle. Il faut organiser des tribunes d’expression populaire dans des communes, des territoires, des chefferies. Et également penser à rendre effectif les conseils locaux de sécurité associant aussi la Société civile. Ce qui se réalise, c’est beaucoup plus les autorités entre elles ». S’agissant de la situation sécuritaire dans cette partie de la République, c’est une accalmie observée.
Des groupes armés encore actifs
« A Walikale, il n’y a pas d’affrontements signalés depuis quelques semaines. Ce qui laisse penser à une petite accalmie. Mais la réalité, c’est que les groupes armés sont toujours actifs », a indiqué le député Munubo. Ce dernier a tenté de présenter la cartographie sécuritaire : « Le groupe de Cheka est toujours actif sur l’axe Goma-Walikale. Le groupe Maï-Maï Simba actif à la limite avec Lubutu. Il y a une concentration des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) au Nord de Walikale à la limite avec le territoire de Lubutu dans le groupement de Kisimba-Bikobo et Usala. C’est là où les FDLR s’étaient retranchées après qu’elles ont été traquées par les FARDC dans le temps. Au Sud, il y a toujours la présence des Raïa Mutomboki ». Cet élu a noté que ,dans les endroits qu’ils occupent, les groupes armés infligent des exactions aux populations. « Il y a des taxes sur la personne, des taxes pour les creuseurs artisanaux, des travaux forcés… », souligne-t-il. Selon lui, très souvent, ces groupes rebelles profitent de l’absence de nos forces combattantes. « Les combats entre les FARDC et les APCLS à Masisi et Nyabiondo, ont fait qu’une bonne partie du territoire de Walikale soit dégarnie de la présence des FARDC. Et le groupe Cheka en a profité pour occuper cet espace. Entre Kembe et Mungazi. La même situation est observée sur la route de Bukavu, où les Raïa Mutomboki imposent la loi. La présence des FARDC est plus observée à Walikale-Centre et sur la route de Kisangani », a-t-il fait observer. Avant d’ajouter : « C’est un problème réel lié d’ailleurs au recrutement. Le recrutement a eu lieu mais il n’a pas impliqué toutes les parties qui pouvaient aussi aider dans la sensibilisation. Et le résultat n’est pas satisfaisant. Les députés n’ont pas été rapprochés. Pourtant, nous pourrions fournir notre contribution en termes de sensibilisation pour que les jeunes se présentent afin de servir dans l’armée ». Par ailleurs, dans la partie sous l’autorité de l’Etat, l’élu de Walikale fait remarquer l’existence de plusieurs barrières, des taxes illégales sur plusieurs axes.