(Forum des as)
C’est ce qui ressort de la réunion, vendredi 25 avril, du Bureau politique
de la Majorité présidentielle.
On en sait désormais un peu plus à propos de la réunion du Bureau politique de la Majorité présidentielle, vendredi dernier au Procoki à Kinshasa. A l’issue de sa rencontre présidée par Aubin Minaku, Secrétaire général de la plate-forme présidentielle au pouvoir, le Bureau politique de la MP, se référant à ses sources, a renseigné que le très attendu Gouvernement de cohésion nationale pourrait finalement sortir au mois de mai prochain. Pas seulement.
Cet organe de conception, d’orientation et de décision de la MP a, par ailleurs, confirmé l’imminence d’un référendum populaire. Mais aucune précision de date n’a été donnée à cet effet.
Logiquement donc, cette consultation de la population congolaise interviendra après la formation du nouvel Exécutif national. Perçue de différentes manières selon les obédiences politiques concurrentes, la révision constitutionnelle aura été l’une des matières hyper sensible qui a défrayé la chronique en fin du premier trimestre de l’année en cours. Pour l’opposition, l’éventualité d’une révision constitutionnelle est à exclure. De son côté, la Majorité au pouvoir pense plutôt qu’il est possible de revoir certaines dispositions de la Constitution en vigueur. Question de la rendre plus dynamique et plus adaptée au contexte actuel. Normale, dans la mesure où la constitution en elle-même prévoit ses mécanismes de révision. Donc, ce ne serait pas un anathème.
En ce qui concerne le référendum en perspective, il ressort de la réunion du Bureau politique de vendredi dernier que cette consultation populaire ne concernera pas les matières verrouillées. En l’occurrence, le très chahuté article 220 de la constitution, ayant trait au nombre et à la duré de mandat du Président de la République.
» Le référendum portera essentiellement sur les matières non verrouillées de la constitution. Il s’agira, notamment, du mode d’élection des députés nationaux. En d’autres termes, les débats porteront sur une question essentielle, celle de savoir s’il faut ou pas, basculer dans le mode de scrutin indirect « , a déclaré hier à Forum des As, une source qualifiée de la MP.
Vu de l’exercice, de la praxis même de la démocratie, cette démarche n’énerve aucunement la Constitution. Car, il y est prévu que le décideur politique s’en remette au peuple, pour des questions ayant trait à tout projet de révision. De ce point de vue, la classe politique congolaise devrait éviter de chauffer inutilement l’opinion à blanc. Sauf si l’on voudrait entretenir le sensationnel.
PLUS QUE SEPT JOURS POUR LES SIGNATAIRES DE LA CHARTE
La grand’messe du Bureau politique de la MP n’a pas seulement rapporté les deux infos. C’est-à-dire la formation du Gouvernement de cohésion nationale en mai prochain et le projet de référendum populaire. Cette rencontre a également débouché sur une importante décision portant suspension de certains partis politiques, signataires de la Charte de la dynamique des partis extraparlementaires de la Majorité présidentielle (DPE/MP). A dater du vendredi 25 avril en cours, ces partis ont momentanément perdu leur qualité de membre de la MP. Un délai de sept jours leur a été accordé pour faire amende honorable. Auquel cas, leur exclusion sera consommée.
Selon Sébastien Luzanga Shamandefu, porte-parole de la MP qui a lu la déclaration finale de la rencontre, chaque parti politique suspendu, devra déposer pendant ce délai, un acte individuel adressé au Secrétaire général portant réaffirmation de sa loyauté envers l’autorité morale et de son appartenance à la majorité présidentielle. » Endéans le même délai, il est attendu de tous les partis politiques suspendus un acte collectif de dissolution de la DPE/MP. A défaut de quoi, ils sont exclus d’office de la MP « , a précisé Luzanga Sha Mandefu. En plus de l’acte individuel exigé à chaque parti de la Dynamique, il a été rappelé la proscription au sein de la MP, de l’existence de tout réseau, regroupement ou plate- forme des partis politiques. » Sauf autorisation expresse de l’Autorité morale ou du bureau politique « , insiste le communiqué final.
Pour plus de discipline au sein de la plate-forme, le Bureau politique de la MP a décidé que l’adhésion d’un membre signataire de la Charte aux Statuts d’un regroupement de partis non membres de la MP est passible de sanction, conformément à la charte. Des sources proches qualifiées du Bureau politique de la MP, nous avons appris que toutes ces décisions sont motivées par un climat malsain ayant élu domicile au sein de la plate forme. L’occasion a été pour Sébastien Luzanga, de rappeler les dernières orientations du Raïs, aux cadres, chefs de partis et personnalités indépendantes, réunis le 20 mars dernier à Kingakati. Joseph Kabila avait donc insisté sur la discipline en vue de sceller davantage la cohésion interne au sein de la MP. Ce, conformément à l’article 10 de la Charte. Le Raïs, faut-il le rappeler, avait insisté sur la proscription de toute initiative tendant à la formation de groupuscules au sein de sa famille politique.
Aussi, à cause de l’annonce, au cours de la même audience de Kingakati, de la formation imminente d’un gouvernement de cohésion nationale, d’autres partis politiques ont -ils versé dans une grande agitation. Contrairement donc à l’aspiration à la cohésion nationale lancée devant la nation par l’autorité morale de la MP. Il s’agit des partis non membres de la DPE/MP, mais déclarés membres de la COPEP/MP,
Par ailleurs, le bureau politique de la MP par la bouche de son porte parole a déploré le fait que les chefs de partis de la DPE/MP aient délibérément choisi de porter leur contestation sur la place publique. Bien pire, ils y ont même exprimé, contrairement à la charte, leur invitation adressée à l’autorité morale, lui demandant de former avec eux, une commission spéciale de réconciliation.
A leur entendement, cette structure aurait la charge de traiter la question relative à la destitution de l’actuel Secrétaire général de la MP. Sébastien Luzanga va loin. Ainsi, rappelle-t-il que » dans ce même élan, les mêmes partis ne se sont pas gardés d’adresser au PPRD une correspondance, par laquelle ils ont demandé à son secrétaire général de proposer à l’autorité morale de nommer un secrétaire général de la MP autre que l’actuel. Face à tous ces manquements, le bureau politique de la mouvance présidentielle a jugé utile de frapper tous ces groupes pour, dit-on, remettre de l’ordre dans la maison.