Traque des FDLR : Mende dénonce l’intox

(Le Phare)

Lambert Mende Omalanga, ministre des Médias et porte-parole du gouvernement a encore une fois eu un face-à-face avec les journalistes, hier jeudi 3 avril au studio de la Rtnc 2. L’échange avec la presse a tourné autour de la question des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda).

En effet, la sortie du porte-parole du gouvernement a été provoquée par une information diffusée le mardi 1er avril par la RFI, relative à l’attaque lancée il y a trois semaines par l’armée congolaise contre ces forces négatives rwandaises farouchement opposées au désarmement volontaire.

Comme à l’accoutumée, une fois la communication terminée, le ministre s’est livré au rituel des questions et réponses des journalistes sur l’actualité nationale.

Plusieurs préoccupations lui ont été adressées, à ce sujet, parmi lesquelles on note : Y a-t-il l’incursion des troupes ougandaises au Nord Kivu ? Qu’en est-il des incidents enregistrés en marge de la conférence sur les mines, tenue à Goma, qui seraient provoqués par la présence des bus loués au Rwanda ? Quel est l’avis du gouvernement sur la résolution de l’Onu relative au retrait progressif des troupes de la Monusco de la Rdc ?Quelles dispositions le gouvernement a-t-il prises pour assurer au reste des compatriotes en Ouganda un retour sécurisé, après le drame du Lac Albert ? Quelles sont les raisons de l’absence de Joseph Kabila au sommet UE-Afrique ? Est-ce à cause de la forte mobilisation de la communauté congolaise qui l’accuse de vouloir s’accrocher au pouvoir ? Pourquoi le gouvernement de cohésion nationale se fait toujours attendre ?

Concernant l’incursion ougandaise, le ministre a reconnu qu’elle y a eu effectivement lieu, mais que les choses sont déjà rentrées en l’état. A propos des incidents dus à la présence des bus loués au Rwanda, il a dit ne pas être au courant, promettant toutefois de se renseigner davantage auprès des autorités provinciales du Nord Kivu.

Quant à la résolution des N-U relative au retrait des troupes onusiennes, il a fait remarquer qu’aucune résolution sur la Rdc ne peut être prise sans implication des dirigeants de Kinshasa. D’où, la Rdc a participé à son élaboration. C’est d’ailleurs ce que le gouvernement ne cesse de réclamer, a-t-il ajouté. Pour les compatriotes qui demeurent encore en Ouganda, il a indiqué que des concertations sont en cours entre RDC-Ouganda-HCR en vue de leur assurer un retour sécurisé. Ils se chiffrent à 500 personnes, a-t-il précisé.

A la question liée à l’absence du chef de l’Etat à Bruxelles qui se justifierait par la forte mobilisation de la communauté congolaise de la dispora, Lambert Mende ne partage pas cet avis. Alors quand il était parti à Paris, a-t-il répliqué en guise de rejet aux allégations d’éviter d’affronter les Congolais de la diaspora ?

Pour revenir à sa communication, le porte-parole du gouvernement a fait savoir qu’on reproche à la chaîne médiatique française le fait de déclarer que « l’offensive des Fardc avec l’appui de la Monusco contre la rébellion Hutu rwandaise réfractaire au désarmement volontaire était en train de patiner ».

L’exécutif congolais pense qu’il est tôt de juger l’offensive de l’armée à peine trois semaines après qu’elle a été lancée, car il s’agit d’un processus devant durer une année.

Ici, le gouvernement justifie la trêve par le fait d’éléments résiduels des Fdlr se sont constitués un bouclier humain en contraignant les populations civiles à vivre avec eux dans leurs repaires.

Concernant les allégations de complaisance délibérée vis-à-vis des forces négatives rwandaises, laquelle se manifesterait par la trêve ou l’arrêt de l’offensive qui n’avait duré que quelques heures après son lancement, le gouvernement les rejette en bloc, indiquant que les Fardc sont en train d’étudier des stratégies de contourner l’obstacle du bouclier humain auquel l’ennemi recourt.

Pour affirmer la détermination du gouvernement à en finir avec les Fdlr, il a énuméré les différentes tentatives opérées par le passé pour parvenir à cette fin. A savoir : l’opération conjointe FARDC-Monusco (2004-2005), Kimia 1 (juin 2008), Umoja Wetu (2009), Kimia 2 (février-décembre 2009), Amani Leo (janvier –avril 2012). A ces opérations menées par l’armée congolaise, rappelle-t-il, s’ajoutent d’autres opérations mixtes à l’instar de celle menée avec l’armée rwandaise.

Quant au bilan, le ministre avance que 2.801 combattants Fdlr ont été tués lors des affrontés, 3.371 ont été rapatriés au Rwanda au 30 avril 2012, et 2.367 armes (tous calibrs confondus) récupérées.

Autre sujet évoqué au cours du face-à-face d’hier était le dernier rapport de Human Rigts Watch, où l’ong internationale dans un document signé avec des organisations de la société civile congolaise, invite la Rdc à adopter un avant-projet de loi portant création de chambres spécialisées mixtes pour juger les responsables d’atteintes graves aux droits humains.

Pour le gouvernement, l’attitude des signataires du document ressemble à quelqu’un qui défonce une porte ouverte, parce que la question avait déjà été évoquée précédemment par le chef de l’Etat. Cependant, le porte-parole ne comprend pas pourquoi les Congolais doivent se laisser embarquer par une ong de droit étranger sur une question concernant leur pays, 54 ans après l’indépendance !                                    

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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