(Le Potentiel)
Les services de sécurité ont mis la main sur des personnes suspectes parmi les refoulés de Brazzaville. La révélation est du ministre des Médias, Lambert Mende.
Depuis que le refoulement des Congolais de la RDC de Brazzaville a débuté, une certaine opinion craint que des « suspects » puissent infiltrer ses compatriotes lors de leur rapatriement à Kinshasa.
Répondant à une question sur ces appréhensions, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a, au cours d’une émission télévisée sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), répondu en ces termes : « Pendant le contrôle, nos services ne travaillent pas les yeux fermés. Nous avons déjà mis la main sur quelques suspects », a-t-il renseigné sans donner d’autres détails sur l’identité et le nombre exact de ces personnes douteuses appréhendées parmi les expulsés de Brazzaville, lors de leur arrivée au port de la Société congolaise des transports et des ports (SCPT), ex-ONATRA.
Qui sont ces suspects ? D’où peuvent-ils provenir ? Telles sont des questions que laissent sans doute certains personnes sur leur soif.
Mais en attendant que le gouvernement éclaire l’opinion sur cette affaire, il y a lieu de souligner ici que la République du Congo sert encore d’asile aux miliciens Enyele et anciens éléments d’ex-FAZ (Forces armées zaïroises).
Pour rappel, les rebelles Enyele affrontaient depuis fin octobre 2009 des hommes de l’ethnie Boba avec laquelle ils se disputaient des terres agricoles et des étangs piscicoles dans la province de l’Equateur.
Ces combats avaient pris de l’ampleur lorsque les éléments de la police avaient voulu s’interposer. Le 4 mai 2009, les éléments Enyele avaient tenté de prendre la ville de Mbandaka pour des raisons inavouées.
Le mouvement insurrectionnel avait semé la terreur dans la province pendant plusieurs mois sous les ordres d’Ondjani Mangbana, décédé le samedi 10 mai à Brazzaville.
Quant aux militaires d’ex-FAZ, qui avaient fui le pays en 1997 à la chute du régime de Mobutu, ils avaient été évalués à plus ou moins 8 000 en novembre 2005 par Kinshasa.
Mais, selon des chiffres concordants avancés à l’époque par des ONG, ils ne seraient que 4 000 éparpillés en République du Congo.
Actuellement, le nombre exact de ces ex-combattants, dont la majorité habitait Brazzaville et les villes périphériques dont Pointe-Noire, n’est pas connu.
D’après certaines sources, ces derniers ont, à plusieurs reprises, exprimé leur désir de regagner la mère-patrie mais ont très peur de traverser le Pool Malebo pour cause de représailles.
Mais en début novembre 2005, il y a eu des opérations de rapatriement volontaire de ces ex-combattants RD congolais réfugiés en République du Congo.