Révision constitutionnelle, élections 2016, Accord de Kampala : le message fort de Kerry à Kinshasa !

(Le Phare)

A l’issue de son entretien hier dimanche avec le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, au Palais de la Nation, le Secrétaire d’Etat américain en charge des Affaires étrangères, John Kerry, a animé une conférence de presse à l’hôtel Fleuve Congo de Kinshasa. Au menu: examiner le processus de paix durable dans la région de Grands-Lacs et les perspectives de stabilité en République démocratique au Congo et dans la sous-région. Sujets faisant débat dans le microcosme politique national et dans l’opinion congolaise, la fin du mandat, en 2016, de l’actuel Chef de l’Etat de la RDC et la question de limitation de mandats ont été abordés par le patron de la diplomatie américaine qui y a répondu avec précision. 

En effet, John Kerry a d’abord rappelé qu’il y aura élections présidentielles dans 15 pays à travers le continent, ainsi qu’une trentaine, d’autres aux législatives autour de l’année 2016. Les Etats-Unis pensent que ces scrutins doivent être «libres, transparents et crédibles» en conformité avec le processus constitutionnel de la nation. Saluant les efforts de Joseph Kabila qui a remis le pays sur l’orbite démocratique, les Etats-Unis ont souhaité que ce processus de stabilisation soit complété. «Le bilan et l’héritage du président Kabila sont très importants; Il a une possibilité de placer le pays sur la voie pérenne de la démocratie. Ce processus doit être renforcé…», a-t-il précisé.

Citant nommément le cas « Joseph Kabila », John Kerry a souligné qu’il est «un homme jeune et peut encore contribuer à son pays», mais les Etats-Unis croient qu’un pays est renforcé lorsque le processus constitutionnel est respecté. D’où son insistance sur des élections libres, équitables et transparentes, dans les délais et dans le respect de la Constitution congolaise actuelle.

Au sujet de la limitation du mandat présidentiel à deux, le Secrétaire d’Etat américain a fait noter que son pays respecte ce prescrit depuis des siècles et encourage les autres à le faire. « Je crois qu’il a clairement en tête le fait que les Etats-Unis d’Amérique sont intimement convaincus que le processus constitutionnel doit être respecté », a déclaré John Kerry. « C’est ainsi que l’on renforce un pays. Je n’ai aucun doute sur le fait que l’héritage du président Kabila sera défini par les progrès qu’il a faits, en particulier l’année dernière, en vue de la résolution de la question sécuritaire dans l’Est du pays, et sur le plan économique », a ajouté John Kerry devant la presse. « Les Etats-Unis d’Amérique pensent qu’un pays est renforcé, que son peuple éprouve du respect pour sa nation et son gouvernement quand le processus constitutionnel est mis en œuvre comme il convient et qu’on s’attache à le faire respecter », a-t-il par ailleurs insisté.

D’ores et déjà pour les futures élections en RDC, les Etats-Unis vont les appuyer à la hauteur de 30 millions de dollars américains, afin qu’elles soient transparentes et crédibles. «Cette contribution est en sus de l’aide américaine à travers l’USAID. Celle-ci pour les 5 prochaines années est élevée à 1,2 milliards de dollars américains, en vue de renforcer les institutions congolaises, contribuer au développement social, développer les prestations des services critiques, etc.)

Un autre dossier qui le tenait à cœur est le moratoire sur les adoptions des enfants congolais. John Kerry a personnellement plaidé auprès de Joseph Kabila pour la suspension de cette décision car «depuis 2009, de plus en plus de familles américaines veulent adopter des enfants congolais». «J’ai particulièrement demandé le gel de la décision liée aux adoptions internationales pour permettre aux enfants congolais de trouver le bonheur avec les parents qui souhaitent leur en procurer…», a-t-il conclu, avant de rappeler à l’assistance que sa sœur a aussi adopté un enfant en Chine. C’est une question de décence humaine fondamentale.

La RDC ayant mis fin à la rébellion du M23 à l’Est du pays, John Kerry a salué la bravoure des Forces armées de la RDC, mais a souligné que la force militaire n’assure pas la stabilité. Ceci émane de la restauration de l’autorité de l’Etat. Ce dernier doit, entre autres, assurer le retour à la vie civile des combattants démobilisés (processus DDR). «Il ne suffit pas de vaincre seulement l’aspect militaire, mais surtout travailler sur tous les autres fronts en même temps»

Enfin, John Kerry a mis l’accent sur le processus de paix d’Addis-Abeba et de Kampala que les Etats-Unis soutiennent et invité les autres pays à les soutenir.

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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