FDLR : la part du Rwanda

(Forum des As)

Les Forces « démocratiques  » pour la libération du Rwanda (FDLR) décident de se rendre. Avec armes et bagages. Qui s’en plaindrait ? Qui cracherait sur pareille offre ? Qu’un conglomérat de sicaires étiqueté  » force négative  »

S’auto-émascule et se résolve à rentrer à la maison, les Congolais habitant les Kivu ne peuvent que pousser un ouf de soulagement et crier bon débarras ! Pourvu que cette dynamique s’étende à tous les phalanges de la nébuleuse  » FDLR « . Dans la foulée, les mêmes Congolais croyants devant l’Eternel- au propre comme au figuré – prient le Très-Haut pour que les autres groupes armés, qui écument l’Est, se sabordent.
Pour autant, le désarmement des FDLR, suivi de leur rapatriement est une condition nécessaire, mais pas suffisante pour la paix. Sans l’implication effective du Régime rwandais, la ou l’auto- neutralisation, c’est selon, des combattants hutu rwandais risque de tourner court. Tout en laissant in fine un goût plus qu’amer aux Congolais, véritables victimes des massacres et autres razzias signés par les FDLR.
Kigali devrait d’abord faciliter le retour de ses ressortissants réfugiés en RDC au lendemain du génocide rwandais. Il appartiendra, par la suite, aux autorités rwandaises de faire le tri de manière à séparer le bon grain de l’ivraie. Car, il est bien évident que tout ce qui est estampillé FDLR n’est pas forcément lié au génocide.
Depuis vingt ans, en effet, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Les FDLR passent pour un terme générique désignant l’essentiel des Hutu rwandais apparentés au régime Habyarimana qui ont traversé la frontière en 1994. Dans cette catégorie, rentrent aussi les dépendants des combattants. En ce, compris femmes et « enfants ». Ces derniers ont, pour la plupart, cessé d’être des mômes puisque ceux qui avaient cinq ou dix ans à l’époque des faits, totalisent au bas mot 25 ans ! Et ceux qui sont nés durant ou peu après l’exode massif des Hutus comptent déjà 20 printemps !
Lorsqu’on aura ajouté à ces données démographiques, les impératifs de représentativité sociopolitique, on comprendra l’obligation existentielle de l’ouverture de l’espace politique. Sans un aggiornamento politique à Kigali, la séquence « heureuse » actuelle – désarmement des FDLR- risque bien de ne jamais donner lieu aux effets escomptés.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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