(Radio Okapi)
Dix personnes auraient été tuées dans des affrontements qui ont opposé, vendredi et lundi derniers, les Bantous aux pygmées dans le groupement de Maloba, situé à 170 kilomètres au Sud-Est de Kabalo-centre (Katanga). C’est le bilan avancé mercredi 25 juin par le président de l’ONG Voix des minorités indigènes (VMI), Georges Mbuyu. Mais le ministère provincial de l’Intérieur parle de deux morts et de deux villages désertés.
Selon lui, les éléments des Forces d’autodéfense populaire, composée majoritairement des Bantous, ont attaqué les pygmées dans le nouveau village baptisé « Temps présent » dans le secteur de Maloba.
« Il y a eu agression des FAP en provenance de Kiyombo sur invitation des chefs coutumiers de Kabalo, Maloba, Nzoa et Kabula, qui ont dispersé tous les Pygmées qui se trouvent dans leurs villages. Ils sont dispersés en brousse. Et il y a même dix morts », a affirmé Georges Mbuyu.
Il a indiqué qu’un leader pygmée se retrouve sous protection policière à Kamubangwa.
Georges Mbuyu a invité l’autorité territoriale à s’impliquer « sérieusement pour terminer cette situation ».
Le commissaire de district du Tanganyika, Jean-Félix Ilunga, reconnait les incidents mais n’approuve pas le bilan des affrontements.
« Il y a eu des accrochages. Je crois qu’il n’y a pas eu de morts. C’est un cas qui survient, une surprise mais je crois qu’ils [les protagonistes de Kabalo] ignoraient qu’il y avait un compromis entre les Bantous et les Pygmées d’autres territoires. Eux viennent de la brousse, ils se comportent comme ça ; je crois qu’ils seront corrigés », a ajouté Jean-Félix Ilunga.
Les incidents de Maloba en territoire de Kabalo surviennent quelques semaines seulement après la signature d’un pacte de paix intervenue à Manono entre bantous et pygmées en présence du ministre provincial de l’intérieur.
De son côté, le ministre provincial de l’Intérieur, Juvénal Kitungwa, a confirmé l’information. Toutefois, il a indiqué que le bilan fait état de deux morts dont un homme et une femme. Un autre homme a été enlevé.
Pour l’heure, deux villages sont vidés de leur population. Les habitants se sont réfugiés dans le groupement Luhala, a ajouté le ministre Juvénal Kitungwa qui a aussi annoncé que les militaires sont envoyés dans ce groupement pour y rétablir l’ordre.