(Le Potentiel)
L’insécurité se porte bien dans le triangle de la mort. La révélation est de la Monusco.
Au Katanga, les rapports relayés par la Mission onusienne en RDC font état d’une dégradation de la situation sécuritaire dans les territoires de Mitwaba, Pweto, Moba et Manono.
« Les 3 et 4 juin 2014, les éléments Maï-Maï Bakwanga, affiliés aux Maï-Maï Bakata-Katanga, ont tué neuf civils au village Ntota, situé à 134 Km au Nord-ouest de Moba-centre, en territoire de Moba », rapporte la source de la Monusco.
Avant d’ajouter : « Le 4 juin 2014, des combats ont éclaté à Luaba, situé à 175 km au Nord-est de Manono, entre les miliciens pygmées répondant aux ordres du chef rebelle Kabeke ainsi que du commandant en second Muzozo, et la milice Bantoue, du chef rebelle Kasanga ».
Neuf combattants bantous blessés ont été évacués à l’hôpital général de Nyunzu. Les rapports font état de huit autres miliciens pygmées qui ont également été blessés.
Par ailleurs, la même source note que les militaires du 611ème bataillon de la 61ème brigade des FARDC ont intensifié leurs patrouilles sur l’axe Kalemie-Bendera, suite à l’intrusion au Nord du Katanga, des éléments FDLR lourdement armés en provenance du Sud-Kivu, signalée le 2 juin 2014.
La scolarité des enfants hypothéquée
En effet, dans la province du Katanga, des centaines d’enfants d’une soixantaine d’écoles sont privés de scolarité dans les zones comprises entre Malemba Nkulu, Manono, Mitwaba, Nyunzu et Pweto, à la suite des activités des groupes armés.
En fin de 2013, plus de 42 000 enfants dont l’âge varie entre 6 et 11 ans, dont 50% sont des enfants déplacés et retournés, ont été répertoriés dans ces territoires.
Selon les évaluations multisectorielles, près de 70% des enfants déplacés ne fréquentent pas l’école pour diverses raisons dont le manque de moyens financiers et l’instabilité sécuritaire.
Par ailleurs, plusieurs établissements scolaires ont été soit incendiés par des groupes armés ou lors des conflits intercommunautaires, soit endommagés par l’occupation massive par des ménages déplacés.
En outre, les déplacements cycliques des populations fuyant l’insécurité ne permet pas aux élèves de suivre les cours.
D’après les experts de l’éducation du Katanga, 49 écoles ont été incendiées entre juillet 2013 et mai 2014, soit une moyenne de 4 écoles incendiées par mois.
En 2013, plus 900 000 dollars américains avaient été alloués au Katanga pour le secteur de l’éducation par divers acteurs, notamment le Fonds commun humanitaire (Pooled Fund) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).
Cette enveloppe a permis de scolariser des enfants, construire des écoles, distribuer des manuels scolaires et mener d’autres activités en rapport avec l’éducation de ces enfants vulnérables.
Cependant, des besoins persistent dans ce secteur, car l’insécurité dans la province contraint les parents à vivre dans un cycle de déplacement continu.