(Le Potentiel)
La paix est de plus en plus en péril dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le décor est planté et, à l’heure actuelle, tous les indicateurs s’y prêtent bien pour replonger dans l’abime toute une population longtemps meurtrie par les affres de la guerre.
En effet, le dernier rebondissement de l’insécurité dans cette partie du pays n’augure pas des lendemains meilleurs. Avec la reprise des hostilités près de Goma, au Nord-Kivu, entre les Forces armées de la RDC et les troupes de l’armée régulière rwandaise, il y a lieu de craindre un nouveau calvaire surtout pour les populations civiles, avec son corollaire des malheurs, notamment de vagues de déplacés internes et de violences faites aux femmes et aux enfants. De tous les temps, les femmes ont toujours été les premières victimes à payer la facture des conflits armés qui déchirent la sous-région.
De sources concordantes indiquent que, depuis plusieurs semaines, les soldats rwandais renforçaient leurs positions autour de la frontière, jouant ainsi à la provocation.
On peut le constater avec amertume. Plus la paix s’éloigne dans l’Est, plus le projet de balkanisation prend corps sous une nouvelle forme. Les faits observés sur le terrain peuvent passer pour des épiphénomènes, mais ils couvrent la marche en sourdine de la déstabilisation de la RDC. Un vieux projet mais toujours d’actualité dans l’agenda de ses initiateurs, notamment des multinationales anglo- saxonnes et autres tireurs de ficelles dans l’ombre.
Pour rien au monde, ces derniers ne semblent lâcher prise. Loin de s’arrêter, la machine change plutôt de stratégie et de commandement, selon les époques, les contextes ou les circonstances.
On pourrait donc affirmer que la dégradation de la situation sécuritaire dans l’Est du pays vise sa balkanisation. Une fois de plus, la confirmation de l’existence d’un complot international visant à détacher de la RDC sa partie orientale, pour en faire un territoire autonome n’est qu’un secret de polichinelle.
Rien d’étonnant. Chaque fois que les forces loyalistes prennent le dessus sur les rebelles ou les troupes d’un pays voisins, on leur impose un nouveau plan de « paix » pour les empêcher justement d’avancer et permettre aux ennemis du Congo de se réorganiser et se repositionner.
Plusieurs analystes craignent qu’après la dernière victoire militaire des FARDC sur les rebelles du M23 et la reddition des FDLR, le Nord-Kivu redevienne le point focal d’où partirait la prochaine déstabilisation du pays. Il y a des signes qui ne trompent pas à cet effet. Des nouvelles incursions de l’armée rwandaise sur le territoire congolais constituent sans doute une menace pour la paix et la sécurité dans cette partie de la sous-région. Au lieu de se leurrer outre mesure, il faut agir. Il faut administrer une cure de choc avant que le pire n’arrive.