(Le Potentiel)
Célébration de la Semaine mondiale contre la violence armée
« Ratifions le traité sur le commerce des armes et la convention de Kinshasa pour arrêter la violence armée en République démocratique du Congo et sauver des vies ». C’est la recommandation formulée au gouvernement par les ONG membres d’IANSA. C’est en marge de la célébration de la semaine mondiale contre la violence ramée sous le thème « Prévenir la violence armée pour sauver des vies ».
Dans le cadre de la célébration de la semaine mondiale contre la violence armée, l’ONGDH Femmes des médias pour la justice au Congo (FMJC), membre d’International network on small arms (IANSA), recommande au gouvernement congolais de ratifier le Traité sur le commerce des armes (TCA) et la Convention de Kinshasa, pour arrêter sensiblement la violence armée sur son territoire et sauver des vies.
Par Convention de Kinshasa, rappelons-le, il faut entendre « la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre, de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage » dont les discussions avaient commencé à Kinshasa, capitale de la RDC.
De l’avis de Mme Kenneth Enim Ampi, coordonnateur de FMJC, une importante quantité d’armes à feu et de munitions inondent les territoires de la RDC et en circulation incontrôlée. Rien que dans 4 provinces du pays sur les 11, l’on fait état de 300 000 armes légères et de petit calibre (ALPC) entre les mains des civils non autorisés, d’après l’étude publiée en 2009 par le GRIP/BICC.
C’est dire aussi que le transfert illégal des ALPC et munitions alimentent des conflits congolais, la pire forme de conflits que le monde n’a jamais connus en termes de violation des droits humains, de perte en vies humaines ou d’impact humanitaire. La RDC qui, depuis 1997, connaît un cycle de conflits armés dus singulièrement au déficit d’un contrôle efficace sur le transfert et la circulation des ALPC, aligne, à ce jour, un bilan macabre de plus de 5 millions de morts occasionnés directement et indirectement par la violence armée.
FMJC demeure convaincue que la mise en œuvre du TCA dont la RDC n’a jusque-là ni signé ni ratifié, ainsi que de la Convention de Kinshasa adoptée le 30 avril 2010 à Kinshasa et signée le 19 novembre de la même année à Brazzaville (visant à renforcer le contrôle des armes légères et de petit calibre et de combattre leur commerce et trafic illicites en Afrique centrale) constituent l’issue pour la RDC de mettre fin à la circulation illégale des ALPC sur son territoire.
Célébration de la Semaine mondiale
Le TCA interdit expressément aux États d’autoriser un transfert d’armes à feu sur leurs territoires dans la mesure où, ces armes pourraient servir à commettre des crimes de guerre, de génocide, des attaques dirigées contre des civils ou autres violations graves des Conventions de Genève. Il en prévoit des sanctions en cas de violation de la disposition.
Faisant d’une pierre deux coups, le Réseau international d’actions sur les armes légères (IANSA) a lancé, du 16 au 22 juin 2014, la Semaine mondiale d’action contre la violence armée, pendant que se tienne à New York, du 16 au 20 juin en cours, la 5ème Réunion biennale des États (RBE5) chargée d’examiner l’application du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects (PoA).
Le thème de cette année est « Prévenir la violence armée pour sauver des vies ».
A l’instar de morts, de blessures graves et de violation des droits humanitaires et internationaux, la violence armée constitue un problème économique en RDC. En Afrique, son coût économique global est estimé à 18 milliards de dollars par an. La violence armée est une forme de brutalité difficile à échapper. Elle est fatale. Elle demeure depuis plus d’une décennie, une préoccupation majeure des Etats membres de Nations unies qui en ont développé des mécanismes et mesures réglementaires à même de la combattre efficacement.
Bien que non contraignant, le Programme d’action sur les armes légères (PoA), adopté en 2001 et qui fait l’objet de discussions à la RBE5, a été d’un grand apport pour l’existence de la Convention de Kinshasa et biens d’autres instruments juridiques liés à la lutte contre les ALPC en Afrique.
Pour couronner le processus bien que continu, le Traité sur le commerce des armes (TCA), le premier traité international juridiquement contraignant et basé sur la réglementation des transferts internationaux d’armes classiques, a été adopté le 2 avril 2013 au siège de Nations unies, à New York et ouvert à la signature le 3 juin de la même année.
Depuis, 118 l’ont signé et 41 l’ont ratifié. Il faut 50 ratifications pour que le TCA soit mise en œuvre. Au rang, 32 Etats africains ont déjà signé le TCA et 3 seulement l’on ratifié (Nigeria, Mali et Burkina Faso).