Lutter la circulation illégale d’ALPC : une opération de désarmement civil est menée en Province Orientale

(Le Potentiel)

Semaine mondiale d’action contre la violence armée

 En République démocratique circule un nombre impressionnant d’armes à feu qui favorisent la commission de la violence armée. Pour lutter contre la circulation illicite de ces engins de la mort, la RDC doit impérativement ratifier le Traité sur le commerce des armes et la Convention de Kinshasa.

La RDC a l’obligation de ratifier de toute urgence le Traité sur le commerce des armes et la Convention de Kinshasa, pour la raison que la violence armée entraîne un impact économique et humain assez lourd. « A l’instar de morts, de blessures graves et de violation des droits humanitaires et internationaux,  la violence armée constitue un problème économique en RDC. En Afrique, son coût économique global est estimé à 18 milliards de dollars par an », note un communiqué de l’ONGDH Femmes des médias pour la justice au Congo datée du 19 juin 2014.

Malgré la non-ratification de ces deux instruments juridiques relatifs à la gestion des transferts d’armes à feu, notamment sur son territoire, le gouvernement de la RDC n’est pas resté en marge de la célébration dans la mesure où, depuis le mercredi 12 mars 2014, Kinshasa a lancé officiellement l’opération de désarmement civil volontaire dans le district de l’Ituri (Province Orientale), suivant l’approche « Arme contre développement ». C’est-à-dire, le volontaire qui restitue une ALPC et/ou une munition a droit à l’un des biens de développement suivants : moto, vélo, tôle, moulin à manioc, pagne, téléphone, etc.

Pour se faire une image du nombre d’armes légères et de petit calibre qui circulent en RDC, rien qu’à l’étape de Bunia, cette opération de désarmement volontaire des civils, dont la phase pilote englobe quatre communautés et/ou territoires de l’Ituri, à savoir Bunia, Mahagi, Fataki et Libi, on a déjàrécupéré, au bout de quelques jours seulement, 537 armes à feu et 4 979 munitions.

L’objectif de ce projet est de contribuer à la consolidation de la paix et à l’amélioration de la sécurité des populations via la lutte contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre et la réduction de la violence armée dans une dimension communautaire. La 2ème phase (Fataki et Libi) a débuté le vendredi 20 juin et dure 20 jours. La 3ème à Mahagi, ira du 11 31 juillet prochain. L’opération s’effectue sous la supervision de la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petit calibre et de réduction de la violence armé (CNC-ALPC).

Les prouesses des membres d’IANSA

Ce programme intégrée et multidimensionnelle appuyé par le PNUD est exécuté en partenariat avec les autorités congolaises nationales, provinciales et locales ainsi qu’avec la Société civile dont l’ONGDH de droit congolais Femmes des médias pour la justice au Congo (FMJC), membre d’International Network on Small Arms (IANSA) et Campagne international de la société civile du monde contre le trafic illicite des armes à feu et composantes (Control Arms).

La Semaine mondiale d’action contre la violence armée (SMA), est un moment crucial pour les activistes de souligner l’impact négatif de la violence armée à travers le monde et leurs nations. Ceci implique d’arrêter la prolifération et l’utilisation abusive des armes légères et de petit calibre. Traditionnellement, la Semaine mondiale d’action contre la violence armée (SMA) est célébrée chaque année et actuellement, la participation à cette célébration s’est étendue dans plus de 100 pays. Les membres d’IANSA mènent des activités variées au niveau de leurs pays sur la sensibilisation des communautés, la collecte des signatures/pétitions ; l’organisation des plaidoyers et lobbying ; en recourant aux stars ou à des personnalités publiques afin de promouvoir les campagnes sans armes illicites et contre la violence domestique.

Les membres d’IANSA ont, au cours de trois dernières années, mis l’accent sur la campagne en vue de l’adoption d’un Traité sur le commerce des armes (TCA). Ceci a nécessité une grande partie de leurs énergies et de l’attention. Aujourd’hui, on a besoin que 9 ratifications pour que le TCA entre en vigueur. Le Traité sur le commerce des armes va non seulement réglementer les transferts internationaux d’armes, mais aussi réduire le nombre quotidien de décès et de blessures dans les pays liés à la violence armée et favoriser des politiques et programmes nationaux solides pour réduire la prolifération et l’utilisation abusive des armes à feu.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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