Massacre de Mutarule : Martin Köbler annonce une réunion avec les couches de la population

(Le Potentiel)

Le chef de la Mission de Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), Martin Köbler, ajoute sa voix à celle des acteurs politiques de la RDC qui, au lendemain du drame de Mutarule, ont exprimé leur détermination à œuvrer pour le dialogue sur la paix et le développement dans la province du Sud-Kivu.
« Il faut reconnaître le problème et essayer de trouver la solution ensemble », a déclaré le chef de la Monusco hier vendredi 20 juin aux membres de la communauté Bafuliro au sujet du massacre de Mutarule.

Des hommes armés y avaient assassiné une trentaine de personnes dans la nuit du 6 au 7 juin. Martin Köbler s’est rendu sur place dans le Sud-Kivu pour s’entretenir avec la population endeuillée, rapporte radiookapi.net.

A cet effet, le patron de la Monusco a annoncé une réunion dans les tout prochains jours avec les différentes couches de la population sans les autorités locales, ni les forces de l’ordre.

Martin Köbler s’est dit « choqué» par le spectacle qu’offre la localité de Mutarule qui ressemble encore à un village fantôme.

Près de quatre mille personnes l’ont quitté pour se réfugier dans la cité de Sange, dans le même territoire, après le massacre.

Sous l’émotion, la population a expliqué à Martin Köbler le drame et les souffrances qu’elle vit actuellement en déplacement. Et le chef de la Monusco a dit comprendre les émotions exprimées : « J’ai écouté vos problèmes, j’ai vu vos émotions mais vos émotions ne sont pas une solution ».

C’est pourquoi il a demandé la tenue d’une réunion spéciale avec les représentants de la communauté des Bafuliro et les généraux de la force de la Monusco sans les autorités locales, les medias, la Police nationale congolaise, ni l’armée.

Entre-temps, pendant les échanges avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, les membres de la communauté Bafuliro et les acteurs de la Société civile ont recommandé que les présumés auteurs de cette tuerie soient identifiés et déférés devant la justice internationale.

Les membres de cette communauté ont demandé que les unités de l’armée soient permutées. Ils ont aussi fustigé l’inaction de la Monusco face à une population en danger le jour du drame.

Pour rappel, dans la nuit du vendredi 6 au samedi 7 juin, des hommes armés avaient assiégé la chambre de prière de l’église locale de la 8ème communauté des églises de la pentecôte en Afrique centrale. Et les assaillants avaient tiré à bout portant sur les fidèles trouvés sur place, selon des leaders locaux. Ces hommes armés avaient également attaqué des habitations et le centre de santé de cette localité.

Après ce massacre, un responsable de la jeunesse et un officier militaire avaient été interpellés. Le premier est poursuivi pour des déclarations qu’il a faites avant le massacre et le second est accusé par son chef hiérarchique d’«abstention d’agir».

Ce drame a également été au menu de la rencontre des députés nationaux du Sud-Kivu, le gouverneur de province, Marcellin Chisambo et le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku. Cette rencontre a fait suite à la demande du caucus de députés du Sud-Kivu réclamant l’envoi d’une commission d’enquête  parlementaire dans le territoire d’Uvira pour faire la lumière sur le massacre à Mutarule.

 

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A propos de l'auteur : Adeline Marthe

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